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Flo Morrissey & Matthew E. White

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 17 janvier 2017

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Avec Glentlewoman, Ruby Man, Flo Morrissey et Matthew E. White nous offrent un album somptueux qui sera à coup sûr dans les meilleurs de 2017. Des reprises ciselées, des mélodies gracieuses : un grand album à savourer encore et encore. Une belle occasion de les rencontrer et de découvrir quelle a été la genèse du projet.

Je sais que vous vous êtes rencontrés lors d'une soiré organisée en hommage à Lee Hazlewood à Londres. Vous ne vous connaissiez pas avant ?

Flo Morrissey : On ne se connaissait que par des discussions via Internet. Nous avons commencé à dialoguer ainsi avant de nous rencontrer physiquement lors de cette soirée.
Matthew E. White : Nous parlions ensemble via Internet parce que nous aimons chacun ce que fait l'autre.

Proposer un album de reprises était une manière sympa de faire un truc ensemble.

Avez-vous pensé de suite à enregistrer un album de reprises ?

Matthew E. White : Pas forcément. Cela s'est passé très naturellement. Nous nous sommes dit que proposer un album de reprises était une manière sympa de faire un truc ensemble.
Flo Morrissey : Il y a tellement de morceaux que nous aimons que nous nous sommes dit pourquoi pas...

Comment s'est fait le choix des morceaux ?

Flo Morrissey : Cela dépend. Il y a des morceaux que je ne connaissais pas comme What The Light Did Now que Matthew m'a fait découvrir. Looking For You c'est un titre que m'avait fait écouter un ami et c'est l'un de mes préférés sur l'album. Ensuite, nous sommes tous deux très fans de Leonard Cohen ou du Velvet Underground.
Matthew E. White : Grease, nous l'avons choisi car c'est un challenge de le faire pour un producteur. Ce titre représente bien plus que le morceau en lui-même, il possède tout un background très vaste. C'est un super morceau mais sans doute le plus dur à produire. Tout le monde a vu le film donc tu ne peux pas te permettre de le faire comme ceci ou comme cela pour ne pas se la jouer, paraître prétentieux. J'ai voulu le faire sonner groovy.

On trouve des morceaux d'artistes français sur le disque avec Nino Ferrer ou Charlotte Gainsbourg. Pourquoi ces choix ?

Matthew E. White : Je ne connaissais pas ce titre de Nino Ferrer. Flo me l'a fait découvrir. C'est un morceau fabuleux. C'est un des ceux que nous étions sûrs à 100% de reprendre pour l'album.
Flo Morrissey : Concernant Charlotte Gainsbourg, mon père aime beaucoup sa musique. Je la trouve cool avec cette attitude si typiquement française et une sensibilité également très française que j'apprécie.

A travers Suzanne, vous rendez hommage à Leonard Cohen. Qu'avez-vous ressenti à sa mort ?

Matthew E. White : De la tristesse. C'est une jolie façon de lui rendre hommage que de reprendre ce titre que nous avions enregistré avant sa mort.
Flo Morrissey : J'étais triste mais Leonard Cohen a produit tellement de belle musique qu'il sera toujours là.

Il y a dans ce disque ce morceau étonnant de George Harrison, très Hare Krishna...

Flo Morrissey : J'ai grandi avec cet album que mon père écoutait tout le temps. Cela vient d'un album qu'il a produit pour des chanteurs Hare Krishna. Il a écrit le morceau mais ne chante même pas dessus.
Matthew E. White : J'aime beaucoup son côté traditionnel.

Le choix des titres est très éclectique avec même un morceau de Billy Ocean. On ne s'attend pas de votre part à la reprise d'un rappeur...

Flo Morrissey : Billy Ocean est super talentueux. Nous aimons surprendre les gens. J'aime sortir de l'image classique guitare-folk. Ce n'est pas parce que tu joues de la folk-music que tu vas forcément faire des reprises de Joni Mitchell.
Matthew E. White : Je suis très fan de Billy Ocean, de sa façon de raconter des histoires.

Tu ne dois jamais avoir peur de te confronter à des morceaux cultes.

Comment avez-vous fait la sélection des titres entre ceux connus et peu connus ?

Flo Morrissey : Nous avons enregistré un morceau du Velvet Underground qui est connu mais nous avons voulu faire les choses de façon décalée comme pour ce titre. Reprendre un morceau du Velvet avec une voix féminine mais qui n'avait pas été chanté par Nico.
Matthew E. White : J'aime les chansons très connues, des morceaux comme Grease ou Suzanne par exemple. Tu ne dois jamais avoir peur de te confronter à des morceaux cultes. Sunday Morning en fait partie mais après tout cela reste juste un morceau avec une mélodie.

Vous avez enregistré vite ?

Matthew E. White : En dix jours. Cela peut m'arriver de produire encore plus rapidement. Les choses se sont passées facilement pour ce disque. On a bossé dur mais cela n'a pas été difficile.

Ce qui impressionne avec ce disque, c'est que ces titres pourraient être les vôtres...

Matthew E. White : Merci beaucoup.

Vous allez travailler de nouveau ensemble ?

Matthew E white : Nous nous apprécions beaucoup, aimons travailler ensemble, mais il n'y a rien de planifié. Nous n'y pensons pas, nous sommes tous deux des artistes solo.

Des concerts sont prévus ?

Flo Morrissey : Oui. Nous allons jouer à Londres, Paris, New-York et Richmond, la ville de Matthew.

Matthew, comment es-tu arrivé à cette production qui est dans l'esprit très 60's ?

Matthew E. White : Les musiciens que j'ai sont très, très bons. Dans les années 60, début 70, il y avait une qualité musicale de grande qualité sans avoir besoin de faire de super solos. Quand tu travailles avec d'excellents musiciens comme ceux que j'ai, tu sais qu'il se passe quelque chose dans le studio, tu le sens. Tu crées une atmosphère vraiment intéressante. Avec le progrès de la technologie, tu peux perdre cela de vue. L'important, et c'est très 60's, c'est de ressentir les musiciens.

Je crois que tu es fan de jazz. Il n'y a pas de titre jazz sur ce disque pourtant...

Matthew E. White : Je n'ai pas grandi avec le jazz. Il y a beaucoup de choses à découvrir dans ce genre mais ce n'est pas la musique de mon âme. Les reprises que nous avons faites pour ce disque sont plus proches de mon background musical que ne l'est le jazz.