Fruit de la rencontre de James Yorkston, de Nina Persson et du Second Hand Orchestra, The Great White Sea Eagle est un superbe album de pop élégante. Un grand disque de la part de grands talents. Entretien.
James, tu as dit que tu voulais faire avec ce disque un album très différent de son prédécesseur The Wide, Wide River. Dans quel sens ?
James : J'avais envie d'écrire des morceaux down-tempo, acoustiques. J'ai suivi mon instinct. Il y avait un piano dans le studio et je m'y suis mis. D'habitude je compose à la guitare.
Tu enregistres toujours dans ton studio ?
James : Oui, mais le toit est en train de s'effondrer dans mon studio donc j'ai dû emménager dans un autre.
Comment t'es venue l'idée de faire un album avec Nina ?
James : Nous avons un ami commun, Karl-Jonas Winqvist qui est le chef d'orchestre du Second Hand Orchestra. Il fait plein de choses en Suède, il a un label, il produit... Il a pensé que Nina et moi pourrions faire des choses intéressantes ensemble.
Tu avais écrit tout l'album avant de lui proposer de travailler avec toi ?
James : Oui quasiment tout.
Nina, tu connaissais James ?
Nina : J'aimerais dire que oui, mais non. Il faut dire que ces dix dernières années j'ai beaucoup moins écouté de musique et j'ai malheureusement manqué des choses.
C'est la deuxième fois James que tu collabores avec le Second Hand Orchestra. Comment vous êtes-vous connus avec cet orchestre ?
James : Je n'ai pas une énorme fan-base mais des gens s'intéressent à ma musique. Karl-Jonas m'a vu jouer en Allemagne. Il m'a demandé si je voulais venir en Suède. Le Second Hand Orchestra a alors appris l'un de mes morceaux. J'ai écrit des titres pour The Wide, Wide River et nous avons commencé à travailler ensemble pour ce disque.
On te considère comme un artiste folk. Toi-même tu te considères ainsi ?
James : Non, je me considère comme un musicien de musique traditionnelle, ou éventuellement comme un artiste pop.
Ce disque est un disque pop d'ailleurs...
James : A 100%.
Il y a une influence 60's dedans, je trouve...
James : Je suis d'accord avec toi. Cela vient peut-être en partie du son du Fender Rhodes...
C'est pop mais les arrangements sont complexes...
James : Ils sont moins complexes que tu ne le penses. Ils ont été faits de manière assez naturelle.
C'est un disque émotionnel...
James : C'est ce que nous voulions.
Tu es très prolifique, tu sors beaucoup d'albums...
James : Et en plus, j'ai aussi mon travail d'écrivain à côté. J'ai sorti un livre il y a peu. Pour la musique, quand cela arrive, cela arrive vite mais j'ai aussi des pannes d'inspiration parfois. J'aime composer. Cela me fait me sentir bien.
Est-ce que vous allez continuer de travailler ensemble dans le futur ?
James : Nous jouons ensemble en ce moment, donnons des concerts. Nous n'en avons jamais parlé mais nous aimerions continuer de faire des choses ensemble, oui.
James, tous tes albums sont chez Domino Records...
James : C'est vrai. J'ai rencontré un responsable de Domino Records dans un bar il y a vingt ans. Je devais alors signer chez un autre label. Mon avocat m'a dit « C'est un contrat pourri que tu as, si tu signes avec eux je ne veux plus être ton avocat ». Du coup j'ai signé chez Domino Records !
Tu as toujours eu de très bonnes critiques depuis tes débuts...
Je suis très heureux de ma vie. J'habite un village près de la mer. J'ai un super studio d'enregistrement, je m'entends très bien avec les gens de Domino Records. Je me sens bien.
Vous avez donné des concerts en Suède il y a peu...
James : Oui, en jouant cet album en entier et quelques titres du précédent. Nous avons fait un concert avec The Second Hand Orchestra et un juste nous deux.
Vous serez en tournée en Février...
James : Oui, en Angleterre et en Espagne notamment.