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We Have Band

Paris, Rough Trade - 13 décembre 2011

Live-report par Olivier Kalousdian

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Comme nous le disait Darren Bancroft le matin même lors d'une interview : « Jouer en acoustique, cela va être nouveau pour nous et sûrement intéressant... » Nouveau, certainement. Intéressant, c'est moins sûr !

Le second album de We Have Band, Ternion, se veut différent et à contre temps des ingrédients qui ont provoqué un succès aussi rapide qu'exténuant pour les trois amis de Londres. Darren, accompagné de Dede et Thomas Wegg-Prosser, complices de scène et mariés au civil avant même la formation du groupe, ont su résister à la pression en 2009 et 2010 et aux interminables tournées qui, il y a peu de temps encore, étaient de l'ordre du fantasme pour eux tant ils est vrai que l'histoire de We Have Band commence, comme assez souvent, par une simple envie de jouer ensemble et non par un plan de carrière millimétré. Mieux encore, alors que leur électro rock sexy faisait recette dans les festivals et les salles d'Europe, ils ont su se remettre en question rapidement pour ne pas abuser de recettes qui peuvent parfois passer de mode aussi vite qu'elles sont arrivées.

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C'est sous ses hospices que sortira, le 31 janvier 2012, leur second album. Cette formation qui nous a souvent fait penser à l'époque des New Order sur des lignes de basses lourdes et très rythmées, joue cette fois la carte intimiste et presque mélancolique sur des compositions plus sages; comme si le statut de groupe de dance club ne convenait plus au trio. Ici et là, on reconnaît leurs influences de départ et cette capacité à jouer sur les trois tons de voix menées par Darren et Dede, mais plus question de jouer leurs nouveaux titres dans une free party, sous peine de passer pour un casseur d'ambiance !
Comme souvent dans les reconversions, un peu de temps est nécessaire pour ajuster les nouveaux paramètres et, peut-être, capter à nouveau un public un peu surpris.
Le set acoustique de ce soir, organisé par Rough Trade dans la boutique Agnès B rue du Jour, fait ainsi la part belle aux compositions de ce premier opus. Divisise, You Came Out (proposé lors d'un timide rappel) ou Oh! sont plus faciles à jouer devant un public rentré là parfois par hasard et avec pour seuls instruments une guitare sèche et quelques percussions. Pas encore totalement aguerris au quatuor – un batteur les complétant dorénavant sur scène -, qui plus est minimaliste en terme de possibilités musicales, seules les voix de Darren et Dede et la bonne volonté des autres convainquent et agrémentent des titres trop timides et pas encore assez travaillés pour ce genre d'exercice.

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Devant une trentaine de personnes parmi la hype Parisienne (nous sommes chez Agnès B, rappelons-le) et sur une mini-estrade donnant sur un long couloir peu adapté pour le public, We Have Band donnent ce qu'ils peuvent mais pèchent, justement, par ce nouveau style qui ne colle, pour l'instant, à la peau d'aucun d'entre eux. Jeunes, branchés et trainant derrière eux un sillon né dans l'électro-pop voire l'électro-rock, les titres mélancoliques, surtout joués en acoustique, n'arrivent pas à trouver leur place et laissent un public frustré de l'époque où Dede chantait en sous vêtements fluo recouverts d'une combinaison transparente, où les compositions de Thomas flirtaient avec l'imagination musicale de Peter Hook et où Darren jouait debout des percussions électroniques dignes des meilleurs sons de Depeche Mode.

De par le passé, We Have Band nous ont souvent prouvé leur talent et leur sens de la scène; mettons donc cette soirée sous le signe de la fatigue d'une journée promo marathon et d'un manque d'expérience qui sera vite comblé au fil des concerts que l'on préfèrera branchés sur le 220 !