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We Have Band

Paris, Cigale - 10 juin 2010

Live-report par Laurie

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Ce soir, le rock ne fut qu'accessoire : trendy et tendance à souhait. Ray Ban, chemises à carreaux et boyfriend jeans, tel fut la sainte trinité de la seconde soirée du festival Jalouse Rocks 2010.

Quelle déception ! A peine le temps de sortir du métro Pigalle, de chercher un distributeur de cash (2 kilomètres plus loin) et les dernières vocalises de la belle Coco Sumner se font déjà loin. Vite, une clope ! Cette escapade urbaine à la recherche du dit distributeur mérite bien quelques bouffées de fumigènes entre amis. Aussitôt allumée, voici que les portes de la Cigale déverse une belle assemblée sortant de la salle, prête à sen griller une, encore sous l'émotion de I Blame Coco, groupe de celle qu'on appelle « la fille de Sting ». Ok. Alors que donne en live la frangine du mec de Fiction Plane ? A entendre les commentaires c'est une merveille. L'ancien visage de la campagne Burberry (et oui, on est Jalouse ou on l'est pas) flanqué de son single en featuring avec Robyn sorti en février dernier n'a rien à envier à l'ex-leader de The Police. Son premier album electropop, The Constant, dans les starting block pour septembre, devrait faire l'unanimité entre deux remixes de Diplo ou LA ROUX...

Petite pause au bar en attendant le trio infernal We Have Band. On les avait admirés lors d'une soirée Kitsuné à la Maroquinerie, juste derrière LA ROUX, fameuse figure de proue de la scène disco-rock actuelle. Un signe du destin... Depuis, le temps a passé, et le premier album de ces londoniens, WHB, a fait sensation sur les dancefloors où se rencontrent guitares, ordinateurs et boites à rythmes. C'est bien simple, tout le monde s'émerveille pour We Have Band. Est-ce parce qu'ils ont la fraîcheur d'un premier single de Bloc Party ? Le tatapoum joyeux des Talking Heads ? Ou enfin, parce qu'après tout, leur nom vient d'une exclamation hystérique : « we have band !? ».
Sur scène, le groupe secoue la fosse, fait frétiller les bouclettes du premier rang et manque d'user les semelles des Converse trop propres. We Have Band est une expérience tachycardique, un éternel rythme frénétique, binaire, qui ne semble jamais s'arrêter. On pense entre deux gorgées de bière aux envolées rythmiques de Metronomy ou de Hot Chip. Pourtant, le pouvoir des mélodies, pièces maîtresses chez leurs deux prédecesseurs, semble affaibli chez ces londoniens. On regrette finalement d'avoir la tête balancées d'avant en arrière et le poil qui jamais ne se hérisse. You Came Out, OH!, Piano... chaque chanson est d'une rythmique imparable, une invitation des Slits et Bloc Party chez les Pet Shop Boys. Intéressant et jouissif cependant mais sans être totalement convaincant depuis que les Two Door Cinema Club et Hot Chip, rois de la mélodie electro-rock sont passés par la...

Petite interlude. Nouvelle bière, nouvelle clope et autres rencontres dans le palais de la hype. Short et leggings de rigueur, la pétulante rédactrice de Jalouse, Jennifer Eymère, patronne de la soirée en quelque sorte, tente une entrée sur scène et hurle un courageux « bonsoir Paris ! ». Jen a fait sa Kate, et c'est comme ça. Un quart d'heure après, le micro revient aux derniers invités, les courtisés The Drums.
Le quatuor le plus en vue de New York débarque sur scène, tels des Beach Boys 3.0, petits jeans et polos rayés Wrangler fièrement arborés. Très vite, la fosse s'enflamme. La new wave de ces nouveaux Joy Division de la plage ne laisse pas de marbre. Avec ses mimiques robotiques, Jonathan le leader, donne l'impression de danser sur un tapis roulant. Ses pieds semblent parfois à peine décoller du sol tandis que Jacob Graham, l'autre membre fondateur du groupe s'affaire avec sérieux à la six cordes. Parfait cocktail doux-amère de shiny pop et de cold wave mélancolique, The Drums apporte le frisson à la plage. Un joyeux barbecue au soleil, auquel Robert Smith aurait convié Ian Curtis et Ray Davies pour déguster la plus improbable des grillades. Énergique et complètement barrée, la prestation de The Drums justifie le halo hypeux qui entoure ces quatre garçons. Une bouffée d'air frais qui balaie la sable, laissant entrevoir Depeche Mode, et The Cure... sous la plage.

Pour une fois, la hype aura bien mérité son rock.
setlist
    Piano
    Divisive
    Hear It In The Cans
    How To Make Friends
    Love, What You Doing?
    Buffet
    You Came Out
    WHB
    OH!
    Time After Time
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