Le Point Ephémère, la Maroquinerie, la Flèche d'Or, Bercy, Petit Bain et la Dame de Canton défilent sur mon trajet mais non, ce soir, cela se jouera au Batofar. Un an jour pour jour après leur précédente venue au même endroit, les anglais de
BirdPen viennent nous présenter leurs nouveaux morceaux. Les fans se sont massés dans les cales du célèbre bateau rouge, il faut dire que les 300 billets ont quasiment tous trouvé preneurs comme à chaque fois avec Dave Penney et son acolyte Mike Bird.
Après les français de
Her Magic Wand et le traditionnel changement de plateau, le public est plongé dans l'obscurité avec les américains de
The Walker Brothers en toile de fond qui ne vont pas tarder à céder la place aux premières notes du quatuor suivi de près par la claire voix de Dave Pen. Le groupe attaque d'emblée avec le nouveau titre
No Escape, lequel laisse en son plein milieu le loisir au déchirant organe vocal du chanteur de faire mouche avant de plonger dans une déferlante de guitares qui encerclent l'auditoire. Pas la peine de chercher, pas d'issue, comme le crie si bien Dave.
Après le nouveau titre légèrement Caribouesque sur son final,
Missing Sun, Dave s'affaire à triturer quelques boutons avant que la batterie ne lance les hostilités du saccadé
Machines Live Like Ordinary People. Les lumières deviennent aveuglantes, le rythme s'accélère et les quatre gaillards marquent la cadence jusqu'au remerciement honorant l'accueil chaleureux des spectateurs délivré par le leader.
Changement de ton, avec le tout neuf et calme
Sorrow qui s'achève en de plaintifs « No more » secondés par des guitares rageuses et torturées.
Only The Names Change (déjà joué lors de leur dernier passage mais toujours inédit sur disque) offre le point culminant du concert avec une mise en avant réussie des guitares maniées avec une belle dextérité par Pen et Bird. La prestation tourne au post-rock dévastateur.
Dave Pen empoigne une guitare sèche pour l'introduction du déjà classique
Saver Destroyer. L'anglais occupe l'espace, prend le micro à deux mains et donne de la voix comme il le fait si bien au sein d'Archive. Le répétitif et peu emballant
The Bridge laissera l'auditoire de marbre avant d'être enchaîné avec une version remaniée et très inspirée de
Off. Tambourin en main, Dave Pen invite les mains à se frapper sans trop de difficultés. L'émouvant
Nature Regulate achève le set, la voix toujours aussi juste déclame les paroles sur de douces notes de piano avant que le tout ne prenne son envol pour laisser les fans dans l'attente du rappel.
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Slow sera le troisième et ultime ancien morceau interprété ce soir. Démarrage en douceur avant de nouvelles incantations de Dave Pen sur fond de guitares saturées. Le groupe quitte la salle sur un dernier nouveau titre long et jubilatoire faisant la part belle aux déflagrations sonores avant de plier définitivement bagages après un court concert de soixante-cinq minutes.
On pourra regretter que l'accent ait été mis quasi exclusivement sur les inédits alors que tant de très bons anciens titres ont été écartés de la setlist. Le groupe est cependant loin d'avoir déçu mais des passages mémorables à la Flèche d'Or en 2008 et au Nouveau Casino en 2009 nous rappellent qu'ils sont capables de faire encore mieux. Et si vous releviez le défi, Messieurs, avec un retour prochain de
A Round Of Applause for A Great Disaster,
Airspace et autres
One in Fifty-Four ?