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The Vaccines

Paris, Cigale - 9 novembre 2012

Live-report par Claire

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Vendredi dernier, le festival des Inrocks entamait son weekend à la Cigale. Avec Phantogram, Poliça, Electric Guest et finalement The Vaccines, c'était une soirée plus américaine que britannique que proposait cette vingt-cinquième édition du festival. De quoi subvenir aux besoins des aficionados de pop, de rock et d'électro.

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Malgré les embouteillages du vendredi soir et du retour de vacances, la Cigale affiche complet. A 19h45, la salle est déjà bondée. Pas le temps de voir Phantogram, programmé extrêmement tôt, mais le duo New-Yorkais semble avoir réussi le défi de garder et conquérir un public pourtant assez difficile à cette heure de la soirée.

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Le temps de trouver une place en balcon et Poliça, jeune groupe en provenance du Minnesota, dont le premier album sorti cette année avait attiré les critiques éminemment positives des meilleurs magazines musicaux américains - et de Bon Iver - investit déjà la scène. Ambiance feutrée électro-chic. La chanteuse au look d'étudiante sixties accompagnée par un groupe discret offre une quarantaine de minutes d'un set pointu et délicat, une sorte de Dido nouvelle génération, élevée à la scène pop-arty nord-américaine.

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Le temps d'aller se chercher un verre qu'est organisé un quiz musical sur la scène de la Cigale, quiz mené par le flamboyant et décalé Nicolas Ullman, sorte de Monsieur Loyal des soirées parisiennes. Dérision et bonne musique le temps d'un changement de plateau. Electric Guest, que l'on avait déjà pu voir cette année à la Cigale en première partie de Charlotte Gainsbourg, retrouve donc la salle du boulevard Rochechouart plus haut sur l'affiche cette fois.
Auréolé d'une réputation scénique forgée sur les scènes de sa ville d'origine, Los Angeles, comme sur les scènes européennes, le groupe offre presque une heure de pop dansante. Gentillet, facile, le set est accessible à toutes les générations présentes. Il faut dire que l'on vient aussi au festival des Inrockuptibles avec son pass comme on va au cinéma avec un pass illimité : pour découvrir, pour profiter d'une soirée dans Paris sans pour autant être particulièrement fan d'un groupe ou d'un autre. Ce qui, il faut le reconnaître, bénéficie à des groupes plutôt commerciaux comme Electric Guest.

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C'est donc avec une excitation maintenant non contenue que les premiers rangs de la Cigale, présents spécialement pour The Vaccines, peuvent se réjouir de la venue des Londoniens. En l'espace de deux albums, le groupe a su affirmer son style et confirmé qu'il allait falloir compter sur lui au-delà du fameux difficile second opus. Débutant leur set avec l'über-anthémique No Hope, le quartet met directement les pieds dans le plat, insufflant à un public en petite forme une bonne dose d'électricité. Justin Young, leader charismatique et dorénavant bien barbu, sait aguicher la fan. Et le concert prend vite la forme d'une messe rock dont on connaît tous les cantiques. Ce sont ainsi seize titres couvrant à la fois What Did You Expect From The Vaccines et Come Of Age que le groupe va livrer ce soir-là.
Si l'on avait quelques interrogations quant aux capacités réellement rock du groupe, il semble évident ce soir que les doutes ne sont plus permis. L'ensemble est cohérent, chacun des musiciens tient sa place tout en allant chercher le public, Freddie Cowan recevant allégrement les cris des fans du premier rang. Ce qui frappe avec The Vaccines, c'est la différence indéniable qu'il y a entre les versions studios et les titres live. Si certains - voire la majorité - sonnent très pop, voire gamins, sur les albums, le live leur offre la propulsion idéale et prouve que le groupe n'est pas qu'énième boyband aux allures indie-rock que le NME essaie de vendre au monde. Des titres comme I Always Knew, All In White ou encore Bad Mood suffisent à imposer la patte du groupe. Seize titres, une heure. Lorsque le groupe revient à vingt-trois heures saluer la salle, il semble clair que The Vaccines restent la bonne surprise de l'année 2012.

En quittant la Cigale, les discussions vont bon train sur les groupes de la soirée, certains reprochant ci et là aux Londoniens leur côté « groupe à musique forte ne ciblant que les ados » contrairement à Poliça dont la musique affirmerait les codes de la maturité version années 2010. Une vieille rengaine dont les fans - de tous âges - de The Vaccines se moquent royalement : leur groupe a encore une fois prouvé la réelle supériorité des Britanniques dans la catégorie dont ils sont à la fois les créateurs et les ambassadeurs : l'indie-rock.
setlist
    No Hope
    Wreckin' Bar
    I Always Knew
    Tiger Blood
    Wetsuit
    Teenage Icon
    Under Your Thumb
    Aftershave Ocean
    Ghost Town
    Post Break-Up Sex
    All In White
    Change Of Heart
    Blow It Up
    If You Wanna
    Bad Mood
    Norgaard
photos du concert
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