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The Vaccines

Paris, Flèche d'Or - 25 mars 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

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Justin Young est toujours, de plus en plus barbu ; Freddie Cowan a désépaissi sa tignasse à la Lou Reed et Árni Hjörvar a choisi, à contre-courant, de ne pas couper ses cheveux qui atteignent maintenant un point de non-retour pour la formation surf rock et teenage icon dont il fait partie. Peu importe les looks, serait-on tenté de dire, The Vaccines bénéficient d'une aura et d'une attente toujours plus brûlantes à chacun de leur retour dans la capitale.

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Avec les Islandais de Fufanu – nouveaux petits prodiges art rock venus des pays froids – en première partie pour un set épileptique (le jeu de scène du jeune chanteur, Kaktus Einarsson, n'est pas sans rappeler les postures de feu Ian Curtis) puisant dans le dark age des Bauhaus, il n'en fallait pas plus pour que la Flèche d'Or se transforme en centrale de chauffage urbain, 100% écologique.
Sept degrés à l'extérieur, trente à l'intérieur ; la chaleur humaine serait-elle l'avenir de l'humanité ? Fébrile et passablement excité, le public de la Flèche d'Or se presse aux premières places pour voir et toucher ses idoles, si possible. Pourtant la moyenne d'age de ce soir dépasse allégrement les dix-sept ans...

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Tout est donc réuni pour que Justin, Freddy, Arni et Pete se lancent dans un round musical de qualité mêlant surf rock et ballades pop rock sentimentales épicées, le tout soutenu par quelques riffs rugueux en inaugurant leur dernier et troisième album studio, à sortir le 25 mai prochain, English Graffiti. Teenage Icon et Wreckin Bar (Ra Ra Ra) n'ont plus rien à prouver ; leurs mélodies déclenchent automatiquement les premiers déhanchements et leurs refrains sont repris en masse par une audience venue pour remuer et se laisser porter de l'autre coté de l'Altantique, époque American Graffiti. Il faut attendre le titre Dream Lover pour découvrir ce que le troisième opus du groupe laissait entrevoir dès les premiers titres écoutés en ligne : une construction mélodique plus complexe – d'aucun diront moins accessible – et une atmosphère générale plus lourde. Le disque de la maturité pour certains, peut-être leur disque le plus faible pour d'autres.

Sur seize titres joués ce soir, seuls trois issus de leur nouvel album se risqueront dans la setlist. Ce sont bien les Teenage Icon, Wreckin Bar (Ra Ra Ra), Post Break-Up Sex, Blow It Up et autres If You Wanna que les jeunes filles et jeunes hommes sont venus écouter ce soir. Et Justin ne se prive pas de leur délivrer des versions survitaminées et parfois revisitées avec cette maîtrise scénique et du public qu'on lui connait ; si Justin dompte la gente féminine d'une main et d'un regard rageurs, c'est bien Freddy le sombre qui remporte tous les suffrages en baladant sa guitare, ses cris rassembleurs et son physique Velvetien en parcourant la petite scène de la Flèche d'Or.

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Le rappel n'est qu'une évidente formalité ; le temps de placer 20/20, nouveau titre issu d'English Graffiti, et les dernières forces se lancent et s'épuisent sur Norgaard. L'atmosphère est devenue poisseuse à force de transpiration et de communion des corps ; même les objectifs des très nombreux photographes présents peinent à rester lucides et concentrés jusqu'au bout.

The Vaccines n'ont jamais rien dévoilé de révolutionnaire dans leurs créations, mais ils continuent à offrir une respiration vivifiante dans l'ambiance morose actuelle. Une sorte de thalassothérapie rock à peu de frais, sans tiers payant généralisé et sans même avoir à se mouiller, ou presque !
setlist
    Teenage Icon
    Wreckin' Bar (Ra Ra Ra)
    Ghost Town
    Dream Lover
    Wetsuit
    Want You So Bad
    Bad Mood
    Post Break-Up Sex
    All In White
    Melody Calling
    Handsome
    Blow It Up
    I Always Knew
    If You Wanna
    ---
    20/20
    Nørgaard
photos du concert
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