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Race Horses
Bat For Lashes

Paris, Trianon - 25 novembre 2012

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Après un premier concert promo il y a un peu plus d'un mois dans une autre salle de la capitale, le Trianon affichait également complet ce dimanche soir pour le retour de Bat For Lashes à Paris.

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Ce sont les gallois de Race Horses qui ouvrent cette fois pour la belle, dans une formation inédite. En effet, leur batteur est resté coincé à Amsterdam. C'est donc en quatuor que ce jeune groupe auteur d'un second album récemment sorti s'illustre sur scène. Après un premier titre où les fans de Pavement ont dû y trouver leur compte de par son côté déstructuré, le groupe s'affranchit avec une pop énergique et plutôt plaisante. Si Meilyr Jones, leader du groupe, salopette blanche et coupe de cheveux à la Tim Burgess période Madchester, a parfois tendance à vocaliser un peu trop dans l'aigu d'une manière un peu limite, celui-ci réussit pourtant à se mettre le public du Trianon dans la poche. Tout d'abord en descendant dans la fosse pour taper sur une grosse caisse tout en continuant à chanter, mais surtout lorsqu'il se met à crooner, son timbre allant même parfois jusqu'à rappeler celui de Jarvis Cocker. Nullement handicapés par l'absence d'un de leurs membres, Race Horses réussissent leur pari de réussir à chauffer pendant une demi-heure le public du Trianon.

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A 21 heures tapantes, Natasha Khan et ses musiciens prennent possession de la scène. Le côté transparent de la longue robe blanche de la chanteuse fait clairement apparaître ses sous-vêtements. La native de Brighton ne la rejoue donc pas ce soir dans le simple appareil comme sur la pochette de son dernier opus The Haunted Man. C'est pourtant avec Lilies, plage d'ouverture de ce dernier, que son show commence. L'effet est un tant soit peu crispant, comme sur le disque d'ailleurs, avec ces montées vocales qui n'en finissent pas et qui desservent la chanson. Cependant, le concert n'en sera nullement altéré. Natasha replonge dans le répertoire de son premier album avec What's A Girl To Do et enchante son audience. Celle-ci danse et vit au rythme de sa musique en même temps qu'elle interprète ses chansons.
Troublante et sensuelle, elle semble heureuse d'être sur scène. Le public, lui, est charmé devant la magie émanant de ce spectacle. Pourtant, pas de fioritures, lumières sobres, pas de vidéos, juste une étoile et ses musiciens qui prennent plaisir à faire leur travail. Tout au long de son concert la brunette va ensorceler le Trianon, passant de morceaux au piano (le fantôme de Tori Amos n'est pas très loin), à ceux à la harpe, toujours avec un sourire irrésistible. Natasha Khan évoque son passage récent à la Flèche d'Or en lui administrant le qualificatif de « petit show » (en français dans le texte).
Il est vrai que son concert au Trianon est une véritable célébration musicale. La chanteuse est très longuement acclamée suite à une très belle interprétation de l'émouvant Laura. Trophy, un de ses premiers singles, enflamme l'audience, et avant de conclure son set avec Pearl's Dream la jeune anglaise lance au public « Nous passons une soirée magnifique. Dansons ! ». La nouvelle reine de la nuit parisienne s'appelle Natacha Khan. Une heure d'un show intense et irréprochable avant l'unique rappel composé de trois morceaux.

Le doux Moon And Moon pour commencer, suivi de The Haunted Man, avant l'indispensable Daniel, dernière vibration sonore de ce qui fut une bien jolie soirée.