Plus de deux ans après leur dernier concert dans la capitale, et alors que leur double album
Opposites est annoncé pour le 28 janvier 2013, les trois écossais de Biffy Clyro étaient de retour en France ce lundi 26 novembre pour un concert privé organisé dans la salle du Divan du Monde dans le cadre du festival Bring The Noise de la radio OÜI FM. Une unique date ayant rapidement pris des allures d'événement, leur cote de popularité n'ayant jamais été aussi haute dans l'hexagone, qui plus est en raison de la présence de
Triggerfinger en guise de première partie.

Encore inconnus il y a quelques mois, les trois belges connaissent depuis peu une ascension fulgurante, quatorze ans après leur formation, en témoigne leur programmation en tête d'affiche dans la salle du Trianon à l'automne 2013. Sous leurs allures de quadragénaires affublés de costumes, les trois musiciens, dans une formule guitare/basse/batterie on ne peut plus classique, parviennent à tirer leur épingle du jeu en mêlant riffs corrosifs, influences blues et humour très second degré. Violentes ou plus posées, très marquées par l'influence de Queens Of The Stone Age, les compositions déroulées pendant plus de quarante-cinq minutes obtiennent l'approbation du public avec une étonnante facilité, le charisme de chacun des membres du trio facilitant à l'évidence le lien se tissant au fil des titres avec une salle convaincue.
Dans une salle bondée tant dans la fosse qu'au balcon, l'attente imposée par l'installation du matériel de
Biffy Clyro semble alors sans fin. Alors que la montée sur scène du groupe semble imminente, quelques remerciements puis une distribution de goodies accompagnées de quelques blagues potaches de la part de l'animateur de la radio parisienne entretient l'ambiance alors que le public est encouragé à faire le plus de bruit possible. Passé ces quelques formalités d'usage, le trio, accompagné désormais par deux anciens membres d'Oceansize, à savoir Mike Vennart à la guitare et Richard A. Ingram aux claviers, peut enfin prendre possession des lieux. Comme à leur habitude, c'est torse-nu, tatouages au vent, que les trois écossais font leur apparition avant de lancer leur prestation du soir de belle manière avec l'une de leurs nouvelles compositions,
Stingin' Belle, déjà adoptée par les fans dont l'enthousiasme est proportionnel au statut acquis par le groupe.
Si certains ont pu reprocher dans un passé récent l'orientation plus pop voire FM de la discographie du trio, la prestation du soir se veut des plus rassurantes quant à leurs réelles intentions. Leurs racines rock se voient renforcées par un son puissant et l'omniprésence des deux guitares,
The Captain ou
27 recevant un chaleureux accueil. Raison première de la série de concerts donnés ces dernières semaine, la sortie imminente de l'album Opposites est ainsi prétexte à la présentation de bon nombre de nouveautés. Si
Black Chandelier et plus encore
Sounds Like Balloons, dont les deux passages clé « The land at the end of our toes » et « The sand at the core of our bones » sont d'ores et déjà repris en choeur, s'avèrent des plus efficaces,
Modern Magic Formula, Victory Over The Sun et
The Joke's On Us ne sont pas en reste et satisfont sans mal les plus curieux.

Misant sur une importante débauche d'énergie mais aussi la complémentarité vocale entre Simon Neil et les frères James et Ben Johnston, Biffy Clyro emportent l'adhésion totale de la salle avec les singles sur lesquels leur popularité s'est construite année après année. Interprété avec une simple guitare, le touchant
God & Satan marque ainsi une pause au milieu du set avant que la machine ne reparte de plus belle, pogos et slams à l'appui, avec
Who's Got A Match? ou
Bubbles, pièces centrales de la prestation de ce soir.
Many Of Horror et
That Golden Rule, placés dans les dernières minutes, apportent ainsi un ultime coup d'accélérateur avant que ne sonne l'heure du rappel.
Hope For An Angel, dans un premier temps, est rapidement oublié, alors que le groupe lâche ses dernières forces dans la bataille avec le percutant
Living Is A Problem Because Everything Dies et ses stroboscopes puis le tube certifié qu'est
Mountains, porté des notes de piano et un refrain fédérateur.
Généreux dans l'effort et fidèles à leurs racines, Biffy Clyro ont ainsi offert à leurs fans parisiens une prestation de plus de 1h30 balayant l'ensemble de leur discographie et dévoilant une part non négligeable de leur nouvel album. Devenus des stars outre-Manche à la suite de la parution de
Only Revolutions, les trois écossais semblent désormais en passe de réussir un nouveau pari : conquérir l'Europe.