Biffy Clyro

Encore imprégné du succès de A Celebration Of Endings, album venu apporter joie et gros riffs de guitares aux fans confinés l'an dernier, Biffy Clyro nous offrent une nouvelle tournée avec The Myth Of The Happily Ever After, album issu directement des cuts de son prédécesseur et dévoilant les réflexions qu'ont tiré les Écossais de cette folle période que nous venons de traverser.

On pourrait se demander pourquoi si tôt, A Celebration Of Endings terminant à peine de célébrer (justement) son numéro 1 dans les charts et nos larrons ayant enfin retrouvé la joie de la scène dans les festivals estivaux qui ont repris au Royaume-Uni. Ici, pas vraiment de réponse hormis le besoin pour le groupe d'évoquer comme tout à chacun son ressenti suite à la crise, l'impact sur son travail et sa relation aux fans. Avec un titre doucement cynique, The Myth Of The Happily Ever After rappelle que tout ne se termine jamais parfaitement bien, l'expérience de la pandémie ayant drainé son lot de tourments en laissant chez beaucoup des traces indélébiles.


On retrouve ainsi dans le tracklisting des morceaux sensiblement plus profonds, aux harmonies plus recherchées qui offrent un parallèle avec les sentiments confus ressentis par ses auteurs. A la différence du précèdent disque, dont le côté trop classique pour du Biffy Clyro décevait tout en rassurant le socle imperturbable des fans de longue date, place est faite ici à plus d'inventivité.
Retrouvant toujours un son reconnaissable et gonflé aux hormones rappelant un peu les premières années (Unknown Male 01, A Hunger In Your Haunt, Denier), on se laisse surprendre par l'effacement des grosses guitares en faveur de mélodies s'étirant doucement mais sûrement, tel sur la très bonne ouverture DumDum qui, dès les premières minutes, apporte de la hauteur.

Witch's Cup est un morceau tout simplement catchy, et qui s'allège niveau gros son. Holy Water offre une parenthèse acoustique de qualité et appréciable pour reprendre son souffle. Quant à Haru Uara, il fait explorer aux musiciens des sentiers bien plus sophistiqués, élément manquant sur le dernier disque. Nous prenons pour terminer un virage légèrement synthétique avec Errors In The History Of God et le surprenant Existed qui permettent aux écossais de démontrer leur talent autrement que dans la rage de la batterie et les cris de Simon Neil.

Du chaos est venu la créativité, cette théorie s'est largement vérifiée suite aux grands événements qui ont secoué notre planète ce dernier siècle, et les arts tels la musique, la littérature et le cinéma en ont toujours été les meilleurs témoins. Avec The Myth Of The Happily Ever After, Biffy Clyro a jugé nécessaire d'apporter à son tour un témoignage sur la traversé de la crise. Dès lors, c'est ici sûrement la réponse à l'apparition si rapide de ce nouvel album, qui se présente comme le pendant plus sombre du précédent disque, mais bien plus à cœur ouvert.