logo SOV

Tom McRae

Paris, Café de la Danse - 30 avril 2013

Live-report par Olivier Kalousdian

Bookmark and Share
En invitant Swann en première partie du chanteur multi-instrumentiste Tom McRae, le Café de la Danse conviait les amateurs du genre à une soirée placée sous le signe du songwriting. Swann, avec des airs d’une femme fatale, quelque part entre Nico et Patti Smith s’inspirant, en amatrice de la mélancolie et des mélodies de ses aînées d’une voix grave et assurée.

Déniché par Scott Walker et signé sur le label indépendant DB Records, Tom McRae a déclenché, à la sortie de son album éponyme en 2000, un enthousiasme unanime. Cinq album plus tard, la vague du succès n'a pas reflué pour le songwriter britannique. Sous une pluie et dans un froid donnant l’impression que le printemps n’a duré qu’une semaine en cette veille de Fête du Travail, le Café de la Danse affiche complet depuis plusieurs jours, déjà.

SOV

Des couples alanguis, des filles grisées, parfois enlacées et quelques soupirants masculins se pressent le long de la balustrade, à l’étage du Café de la Danse, seul endroit où les retardataires auront la chance, sur la pointe des pieds, d’apercevoir le chanteur anglais, en solo pour cette soirée. Reconnu pour ses textes intelligents, sa voix sublimement déchirante et ses mélodies romantiques, Tom McRae joue de la conséquente attente que son concert à déclenché et s’amuse à prendre à contre-pied un public tout acquis à sa cause et qui chante, à sa place, ses titres les plus emblématiques comme End of The World News (Dose Me Up).
À peine surpris, mais visiblement enchanté par ces Français roucoulant en Anglais dans le texte, Tom McRae joue à perdre leur verve en changeant subitement d’accords pour entonner un début de Because The Night de Bruce Springsteen – une private joke – à plusieurs reprises durant le set et pour le plus grand bonheur et les rires d’une assistance en totale communion. L’orchestre est en Tom, mais également dans ce public sur qui, l’éclairagiste, une fois n’est pas coutume, axe les lumières de la salle en guise d’hommage, le temps d’un refrain.

Blagueur – sa comparaison entre lui et Bruce Springteen, sont mentor, est savoureuse d’auto dérision ! – et charmeur à la fois, nul ne peut renier le talent d’écriture et la voix de Tom McRae. Seul en scène pendant plus d’une heure et demie, passant de la guitare au piano accompagné parfois d’un harmonica, il convient d’être amateur du genre pour ne pas sentir une certaine sensation de déjà entendu poindre à l’horizon.

SOV

Tel un Paul Simon sans Art Garfunkel ou un Neil Young sans Crosby, Still et Nash, Tom McRae occupe la scène et module l’espace, mais on le préférera dans un registre plus musclé, accompagné de quelques musiciens – comme pour son album King Of Cards – en soutien de ballades sentimentales, touchantes, mais parfois monotones et convenant, finalement, à cette météo plus qu’en demi-teinte de cette fin d’un mois d’avril qui pourrait tout à fait être anglais.

Le set, achevé sur une ovation laisse un sentiment de plénitude et laisse s’en retourner un public paix. En ces temps troublés, c’est bien là tout ce qui compte.