Après s'être produite dans bon nombre de salles de la capitale depuis ses débuts, c'est au Café de la Danse, dans le cadre de l'Eldorado Music Festival, que Laura Marling était attendue ce dimanche 22 septembre pour une unique date en France afin de promouvoir son quatrième album studio,
Once I Was An Eagle. A ses côtés en guise de première partie, Peggy Sue, le tout pour une soirée résolument placée sous le signe de la musique folk.

Aperçues à de nombreuses reprises dans l'hexagone en première partie notamment de Blood Red Shoes, Jack White, Archie Bronson Outfit ou encore Wild Flag, Rosa Rex et Katy Klaw, alias
Peggy Sue, avaient quelque peu disparu de la circulation au cours de l'année écoulée afin de se consacrer à l'enregistrement d'un nouvel album à paraître en 2014. Toujours accompagnées par un bassiste et un batteur, les deux anglaises n'ont guère changé la formule qui est la leur : tantôt intimiste, tantôt plus électrique et accompagné de percussions, leur folk repose avant tout sur la complémentarité des deux voix féminines, chacune prenant tour à tour les rênes des compositions avant d'assurer les chœurs. En l'espace d'une trentaine de minutes, la formation anglaise présente une majorité de chansons inédites, tout en glissant dans la setlist le prenant
Funeral Beat ainsi qu'une reprise réussie et envoûtante du titre
Hit The Road Jack popularisé par Ray Charles. Une agréable mise en jambes saluée comme il se doit par un public enthousiaste.
Une longue attente de près de quarante-cinq minutes s'ensuit alors, la température ne cessant de grimper dans la petite salle désormais bondée. Sur scène, alors que le matériel de la première partie a disparu, seul un microphone trônant sur son pied et une paire de guitares acoustiques font face au public de plus en plus impatient au fil des minutes. Sans crier gare, alors que les lumières sont encore allumées et que la sono diffuse toujours une bande son à l'orientation électronique,
Laura Marling fait alors son apparition, adressant un sourire à la salle avant de saisir son instrument.

S'ensuit alors une démonstration de près de quinze minutes de la jeune anglaise, laquelle interprète d'une seule traite les quatre premiers titres de son nouvel album
Once I Was An Eagle avant de s'adresser pour la première fois de la soirée au public, déjà conquis par cette surprenante entame. Très à l'aise, bien que souffrant de la chaleur ne cessant d'envahir le lieu, Laura Marling déroule sa setlist avec un aplomb impeccable, fixant tantôt le plafond tantôt un horizon imperceptible, vivant ses chansons et parvenant à transmettre l'émotion s'en dégageant à son assistance.
Chaque composition interprétée est ainsi saluée par des applaudissements nourris, à commencer par
Master Hunter, alors que les deux uniques compositions extraites de son premier album publié en 2008, à savoir
Alas I Cannot Swim et le sublime
Ghosts, permettent de percevoir une sensibilité à fleur de peau. Multipliant les anecdotes et interactions avec ses fans, évoquant sa passion pour la ville de Stockholm, le calme du public local ou les difficultés rencontrées à Paris en tant que végétarienne, Laura Marling captive autant qu'elle fascine de par sa voix sans pareille. Après
Goodbye England (Covered in Snow), c'est avec une reprise de Jackson C. Frank,
Blues Run The Game, qu'elle appuie sa passion pour son pays natal, avant de reprendre sa marche en avant avec
What He Wrote puis un touchant
Hope In The Air. Si
Alpha Shallows ne sera pas interprété ce soir,
Rambling Man fait monter l'intensité d'un cran avant l'apparition d'une seconde reprise choisie par le public,
For The Sake Of The Song de Townes Van Zandt. C'est à l'issue du point culminant de sa prestation,
Sophia, que Laura Marling s'adresse une ultime fois à la salle : comme à son habitude, cette dernière explique qu'elle quittera définitivement la scène, sans rappel, après un dernier titre. Les quelques trois minutes et trente secondes de
Where Can I Go? s'écoulent alors en un éclair avant que la demoiselle ne s'échappe de la scène au bout d'une petite heure de concert.
Avec désormais quatre albums à son actif et près de six années passées à se produire aux quatre coins de la planète, Laura Marling semble définitivement avoir vaincu sa timidité maladive tout en ayant conservé la fraîcheur et la simplicité ayant fait son succès depuis ses débuts. En choisissant pour cette tournée de se cantonner à des salles de taille plus modeste sans aucun musicien à ses côté, la jeune musicienne mise avec succès sur la proximité avec son public, gagnant en aisance alors que ses capacités vocales demeurent encore aujourd'hui son principal atout.