En partenariat avec Converse, l'agence Super! organise sous l'appellation
Get Loud Paris des concerts privés dans des lieux tenus secrets de la capitale. Après The Raveonettes, Breton ou The Black Lips, et tout récemment Blood Red Shoes, ce sont Yuck qui se sont prêtés à cet exercice.
Un peu avant 16h30, une vingtaine de personnes font la queue sur un trottoir aux abords une épicerie. Car oui c'est bien dans une épicerie que les quatre musiciens vont donner ce concert privé. La petite pièce est pour l'occasion aménagée de telle sorte que le groupe puisse jouer dans un espace certes confiné mais suffisant pour s'exprimer. Le reste de celle-ci étant à la disposition d'une cinquantaine de veinards qui vont pouvoir assister à cet évènement. Pénétrer dans cet endroit relève toutefois un peu de l'évasion, du voyage. En effet, on a l'impression une fois à l'intérieur de cette salle aménagée de se retrouver dans une atmosphère tropicale. Quarante degrés avec quatre-vingt-dix pour cents d'humidité, c'est à peu près notre ressenti lorsque le groupe prend place pour attaquer son concert.

En terme d'introduction, le groupe a choisi
Natsu Nandesu, titre inédit enregistré spécialement pour l'édition japonaise de leur premier album. Démarrant leur concert avec
Middle sea, nouvelle chanson relativement proche des productions du premier disque, le groupe ne dépareille pas avec les chansons d'antan malgré le départ d'une de ses têtes pensantes. En effet, Daniel Blumberg s'est fait la malle et l'inconnu était de mise quant à savoir si le groupe allait pouvoir s'en sortir sans son co-leader et chanteur.
Cependant le concert se passe quasiment comme si la formation n'avait pas changé. Certes
Holing Out est un peu plus lente qu'à l'origine, mais la pêche et le niveau sonore qui sort des enceintes nous le font très vite oublier. La voix de Max Bloom, souvent trafiquée volontairement, ne dépareille en rien avec celle de l'ancien chanteur. Mariko, à la basse, chante davantage qu'aux premières heures du groupe, cela donnant un nouveau charme au quatuor qui semble déjà bien soudé. Ed Hayes, remplaçant de Daniel Blumberg à la guitare, est très appliqué et Johnny Rogoff assure comme toujours à la batterie.

Trois nouvelles chansons sont présentées pendant le concert, histoire de montrer que le groupe ne renie pas ses premières compositions, tout au moins pour le moment. Cerise sur le gâteau en fin de représentation avec la reprise, joliment réussie, de
Age Of consent de New Order. Le groupe achevant sa grosse demi-heure de live avec une impeccable version de
Operation.
Prometteuse et auteur d'un sans-faute ce jour, la nouvelle formation de Yuck nous a ravis en cette fin d'après-midi avec un concert de belle tenue. Pour les revoir sur scène en France, dans une vraie salle cette fois, il faudra patienter jusqu'en décembre dans le cadre du Festival Les Aventuriers.