Quatre ans et demi. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour pouvoir revoir Travis sur une scène parisienne. Le break après la tournée ayant suivi les sorties de
Ode To J. Smith et de l’album solo de Fran Healy ont bien évidemment contribué à cette absence, aussi lors de l’annonce de la sortie de
Where You stand et d’un concert parisien, l’excitation était de mise.
Mais avant de pouvoir de nouveau vivre ce grand moment de bonheur, il a fallu ingurgiter la première partie, en l’occurrence les anglais de
Peter Parker's Rock n Roll Club. Ce trio londonien débite des morceaux de rock à la
Dr. Feelgood, soit trois minutes maximum par chanson. Pas forcément déplaisant, mais au-delà de l’effet de surprise de voir un tel groupe en première partie des écossais, c’est surtout l’impression d’entendre dix fois le même morceau pendant leur demi-heure impartie de concert qui devient rapidement fatigante. D’autant que le groupe, au-delà de se répéter musicalement, n’est pas non plus des plus agités sur scène.

Fort heureusement
Travis vont très vite nous les faire oublier. Sur un morceau de Nick Drake, le groupe pénètre sur scène à 20h25, horaire il est vrai relativement avancé pour un concert. Fran Healy, chapeau vissé sur la tête, Dougie Payne, blouson de cuir sur le dos, Andy Dunlop, pull-over noir, et Neil Primrose, toujours avec la même coupe de cheveux : on a l’impression que rien n’a changé depuis toutes ces années. C’est avec
Mother, plage d’ouverture de leur dernier album, que tout redémarre. Et premier constat, le son est un peu fort et certains instruments se retrouvent écrasés par le niveau de la basse et de la batterie.
Fran et Dougie ont comme toujours le sourire aux lèvres, Andy passe de la guitare au clavier sur cette chanson. L'ambiance est bonne et le public ravi. A noter qu’un cinquième membre est présent sur scène et officie aux claviers.
Travis vont nous délivrer tout au long de leur concert une setlist de très haute tenue, intercalant entre quelques nouvelles compositions de nombreux morceaux clés de leur répertoire.
Selfish Jean,
Pipe Dreams,
Love Will Come Through,
Driftwood,
Re-offender, la machine est parfaitement huilée.
Curieusement, Fran Healy, leader charismatique et très bavard d’accoutumée, est assez peu loquace et il faut attendre une demi-heure pour que celui-ci s’adresse enfin réellement au public. Il présente
Where Wou Stand, chanson composée par Dougie, lors des retrouvailles du groupe. Celui-ci nous avait confié au cours d’une rencontre cet été qu’il avait joué très peu de guitare sur cet album. De ce fait, moins à l’aise dans cet exercice, il interprète ce soir sans instrument de musique la plupart des chansons du nouvel opus. D’ailleurs, si
Where You Stand est une des plus belles compositions de l’album, la version proposée ce soir s’avère assez en deçà de ce que l’on pouvait s’attendre en live. De la même manière,
Reminder, avec Dougie, Fran et Andy sifflotant, s’avère également décevante sur scène, comme si elle manquait un peu de texture.

Cependant la dernière partie du concert est époustouflante. Un
Writing To Reach You de très haute facture, avec notamment un solo de guitare ravageur d’Andy à genoux,
Closer,
Side ou
Sing, le groupe sort la grosse artillerie. Le final sera lui des plus beaux, avec les inespérés
Slide Show et
Blue Flashing Light, joyaux de
The Man Who qui viennent conclure le set.
Turn devait clore leur prestation mais a finalement disparu de la setlist.
All I Wanna Do Is Rock, préférée finalement à
Good Feeling, lance le rappel qui voit Fran et Andy descendre dans le public au milieu de la chanson. Ce même public en redemande. Et puis, comme un parfait retour en arrière, en février 2009 au Casino de Paris, le groupe interprète une version unplugged de
Flowers In The window qui voit les trois compères venir se regrouper autour de Fran et sa guitare acoustique. L’inévitable
Why Does It Always Rain On Me? achève leur prestation.
On peut être rassuré, Travis restent Travis avec une collection de pop songs et leur bonne humeur. Fran Healy a promis au public parisien de revenir assez rapidement dans la capitale française. De ce fait, on sort du Trianon doublement avec le sourire.