Deux ans et demi après leur dernier passage à Paris, les écossais de Travis étaient de retour pour une nouvelle prestation live. A mesure que les années passent, les salles où ils se produisent se font malheureusement de plus en plus petites pour ce groupe qui remplissait des endroits gigantesques du temps de l'album
The Man Who et surtout du tube
Sing qui avait inondé les radios FM à l'époque. Les années ont donc passé et même si le quatuor reste immensément populaire en Grande-Bretagne, c'est un Alhambra qui n'affichait pas complet dans lequel le groupe allait jouer. Mauvais présage ?

Eh bien pas du tout ! Les britanniques débutent pourtant leur set avec le premier single qui donne son nom à leur nouvel album,
Everything At Once. Morceau sérieusement discutable mais dont la version live sonne bien plus rock que sur le disque. Aussi, même si on grince un peu des dents, on ne se montre pas inquiet sur la suite. On est d'ailleurs bien plus soucieux pour Andy Dunlop, guitariste du groupe, arborant blouson de cuir et écharpe, tout comme pour Dougie Payne également habillé de la sorte, dans une salle à la température digne d'un sauna ! Fran Healy porte une chemise légère mais a abandonné le chapeau qu'il avait vissé sur la tête lors la dernière tournée, préférant maintenant attacher ses cheveux et porter la barbe.

Contre toute attente Travis va enclencher la quatrième en dégainant
Sing en second titre de leur concert. Dougie a la banane et les écossais semblent en parfaite osmose musicale. C'est ensuite une déferlante de singles et de classiques que le groupe va littéralement enchaîner.
Selfish Jean, dynamique et rythmé,
Writing To Reach You et ses guitares qui n'ont pas pris une ride,
As You Are petite perle musicale sur le thème du romantisme au fait d'être seul,
Love Will Come Through dans la lumière rose. C'est une véritable déferlante ! On oublie d'ailleurs trop vite qu'en un peu plus de vingt-cinq ans de carrière, la formation a sorti un nombre conséquent de singles dont la plupart sont synonymes de tubes.
Le groupe n'a surtout pas perdu de sa fraîcheur sur scène tout au long des années. Mieux, on le voit toujours prendre autant de plaisir à jouer ses morceaux ensemble et c'est ce qui produit l'essence même de l'énergie de ce concert. Fran Healy et ses acolytes sont tout simplement honnêtes et sincères. Si
Driftwood vient conclure la série de "remember of the past",
Animals et
3 Miles High entrecoupés du très joli
My Eyes extrait de
The Boy With No Name, nommé en référence au fils de Fran, nous rappelle qu'ils ont un nouvel album qu'ils sont venus défendre sur scène.

Pourtant le groupe n'en restera pas là en continuant de ravir l'audience à coups de
Re-Offender,
Side, et d'un
Where You Stand interprété intégralement par son leader dans la fosse au beau milieu du public. Celui-ci posant inlassablement pour des selfies avec ses fans pendant toute la chanson ! Qu'espérer de plus ensuite ? Eh bien, au-delà d'un
Closer des familles et d'un
Turn faisant la part belle à
The Man Who, c'est l'inattendu
All I Want To Do Is Rock qui nous replonge dans les débuts du groupe, cette dernière étant la première chanson que Travis ont composé ensemble.
1h30 de concert et les quatre artistes quittent la scène avant de revenir pour un rappel de trois chansons :
Flowers In The Window en version unplugged comme toujours mais, cerise sur le gâteau, avec un Fran Healy en solo monté sur un tabouret au centre de l'audience, puis l'amusant mais dispensable
Magnificent Time, et pour finir l'inévitable hymne
Why Does It Always Rain On Me? concluant ainsi de la plus belle des manières un set enjoué et riche en émotions.
Décidément, il n'est vraiment pas possible de ne pas aimer Travis.