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Morcheeba

Paris, Olympia - 7 novembre 2013

Live-report par Marc

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Morcheeba en sont déjà à leur deuxième apparition à Paris cette année. En juillet dernier, ils s'étaient déjà rendus au Trianon pour un concert de mise en jambes en marge de la sortie de leur nouvel album Head Up High, paru il y a moins d'un mois. Ce dernier est la confirmation du retour définitif de Skye au sein d'un groupe signant là un deuxième album de rang avec sa chanteuse originelle après Blood Like Lemonade en 2010.

Pour leur première partie, c'est Joy Wellboy, duo brussellois qui s'amuse de boucles de guitares et quelques touches électroniques et se repose sur la jolie voix de Joy Adegoke. Si la formule est simple, elle fonctionne très bien. Comme une version plus funky des Kills, en partie à cause du jeu de gratte très sec et inspiré de Wim Janssens. Une belle surprise qui se laisse regarder avec plaisir, malgré le brouhaha par les incessantes conversations de nos voisins. A croire que certains confondent concerts et after-works. Une demie-heure et puis s'en va, c'en serait presque trop court pour laisser la place aux roadies. Ces derniers rencontreront quelques problèmes avec la batterie, retardant l'arrivée de Morcheeba d'un quart d'heure.

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La faune est déjà en place et s'impatiente en appelant le groupe une fois le timing fatidique de 21h00 passé. Une énième vérification entre le technicien et la cabine permet de mettre fin à l'attente de troupes serrées qui ne font pas mentir le « sold-out » de cette date. L'introduction permet aux musiciens de se mettre en place tandis que Make Believer retentit. Pari risqué d'ouvrir sur un nouveau morceau mais l'arrivée en décalé de Skye Edwards sous les applaudissements nourris de la foule valide totalement la prise de risque.
La chanteuse irradie la scène avec une tenue faite de plumes et un dos nu qu'elle porte à ravir. Ses premières notes sont sans appel : sa voix est limpide. Chaleureuse et puissante comme sur album, elle ajoute une bonne dose de charisme et de sympathie et ce sans forcer une seconde. Le reste de la bande est plutôt discret, à l'exception du sympathique Ross Godfrey jamais le dernier pour claquer ses solos de guitares avec le sourire. C'est même lui qui prendra le plus souvent la parole en alternance avec Skye pour quelques interludes entre les morceaux.
Blagues, anecdotes et compliments sur notre beau pays, nos hôtes sont plus qu'aimables et on sent poindre qu'ils ne sont pas uniquement pour ramasser leurs cachets. Skye s'amuse régulièrement de sa jupe comme une petite fille et demande si le public l'apprécie autant qu'elle. Les classiques du groupe sont disséminés dans le set qui fait aussi la part belle au dernier album avec un tiers des quinze morceaux qui lui sont consacré.

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The Sea, Blindfold et Never An Easy Way s'enchaînent tranquillement et chaque titre, quelque soit sa provenance, obtient un succès unanime de la part du public. Mention spéciale pour la reprise de Let's Dance de David Bowie, jouée avec classe et encore une fois où la voix de Skye fait des merveilles. Elle, qui réclame de nombreuses fois les chants et la contribution de l'assistance. Comme elle n'est pas seule sur scène, on pourra saluer à la fois les choeurs du bassiste, étonnamment aigus mais toujours justes, ou les breaks rallongeant les morceaux qui donneront plus de pêche à un concert parfois un peu calme.
Depuis leurs débuts, Morcheeba ont toujours sonné plus trip-pop que trip-hop et le seul reproche qu'on pourra leur adresser ce soir est d'assurer leur spectacle avec efficacité sans nous offrir le petit élément en plus qui fait la différence. Cependant, pour un groupe proche des vingt ans d'existence, la prestation est plus qu'honorable. Si la setlist tourne au Best Of, elle demeure nettement plus agréable à regarder et écouter que celles d'autres groupes sur le retour que l'on a pu voir cette année. Les Smashings Pumpkins, pour ne pas les citer. Ici, le mariage entre tubes et nouveautés se fait naturellement et on appréciera que la liste des morceaux joués soit différente de celle du concert donné il y a moins de quatre mois. Telle une évidence, c'est Rome Wasn't Build In A Day qui clôture une soirée sans fausse note et qui nous aura paru à tous un peu courte malgré une heure trente de show.

Ne faudrait-il pas abuser des bonnes choses ?