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Frightened Rabbit

Paris, Point Éphémère - 20 novembre 2013

Live-report par Olivier Kalousdian

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Programmation très hétéroclite ce soir au Point Éphémère ; du glam quasi-métal proposé par une jeunesse française décadente précédant une pop folk Écossaise politiquement correcte, mais qui a la patate. Cette salle du Point Éphémère est décidément un haut lieu de l'inattendu et propose, parfois, de bonnes découvertes.

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The Burnin Jacks, formation française issue de la capitale, est une habituée des salles autonomes Parisiennes et même Berlinoises depuis maintenant trois ans. Gibus, Bus Palladium, International... après avoir écumé le répertoire du blues rock et expérimenté quelques reprises plus ou moins réussies (20 Flight Rock, C'mon Everybody, Johnny B Good...) The Burnin Jacks ont finalement décidé de reprendre, en gare de triage, le train des MC5 et des New York Dolls en imitant leur jeu de scène, leurs tenues (le chanteur surtout) et ce rock strident putassier qui mélange la soul d'Otis, des mélodies saturées empruntées à Led Zeppelin et la décadence volée à la Factory d'Andy Warhol et aux maîtres du rock urbain, le Velvet Underground.
Rouge à lèvres dégoulinant, cheveux frisés en bataille, tee shirt taille XS remonté sur le nombril, Syd Alexander et sa suite, Félix Béguin, Antoine Richter, Karl Macumba et Jeremy Norris – les noms de scène ont été travaillés ! – auraient pu facilement tomber dans le piège du gimmick et du déjà vu. Si Syd Alexander (décidément les références sont légions chez cette formation !) en rajoute un peu dans l'hommage rendu à ses nouvelles idoles, il ressort une qualité certaine de cette prestation live et certains titres (Cheap Blonde, Bad Reputation) méritent le détour sur les quais du Canal St Martin en cette humide et froide soirée d'automne.

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Frightened Rabbit n'ont jamais été prophètes en notre pays. Et à peine un peu plus dans leurs contrées Ecossaises, puis Anglaises. Sur le ton et la ligne claire d'un groupe qui lorgne parfois sur le folk énergique, Frightened Rabbit évoluent depuis 2003 (époque où le leader, Scott Hutchison, encore solo, commença à utiliser ce surnom que sa mère lui avait attribué à cause de sa timidité maladive) dans un registre qui évolue, au fil des années, vers une power pop défendue par un groupe comme We Were Promised Jetpacks.
Comme souvent dans leurs concerts Parisiens, des compatriotes Anglais ont répondu présents dans la petite salle du Point Éphémère (dont la moiteur est la bienvenue ce soir) pour supporter, danser et hurler, ou plutôt tuméfier les oreilles voisines de leur bonne humeur digne d'un 9 novembre après match sur les Champs-Élysées.
Scott Hutchinson, le lapin effrayé donc, a sûrement bien changé depuis son enfance ; il est le groupe à lui tout seul effaçant de sa bonhomie et de sa répartie cinglante ses comparses évoluant en retrait. Très communicatif avec son public, il n'hésite pas à annoncer son anniversaire fêté le soir même et le gâteau ingurgité en trop grande quantité ou les traces de crème, douteuses selon ses dires, sur son pantalon !

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Sur leurs compositions égrenant le set qui, ce soir, se comptent en dizaines, le constat est souvent le même ; si le groupe – Scott Hutchison au chant et à la guitare, Billy Kennedy aux claviers et basse, Andy Monaghan aux claviers, guitare et basse, Grant Hutchison à la Batterie et chant et Gordon Skene à la guitare, claviers et chant – fait le boulot en assurant une orchestration impeccable de titres sympathiques mais de factures trop classiques, c'est son leader qui attire à lui les regards et les questions d'un public pas si nombreux. Jouant ses compositions jusqu'à en tremper sa chemise, Scott Hutchinson donne vie à des mélodies simplistes (The Woodpile), des sonorités classiques (State Hopital) et un groupe qui se perd parfois un peu entre un des REM et des U2 balbutiants.

Frightened Rabbits n'ont jamais eu la prétention, en dix ans d'existence, de révolutionner le rock ou de remplacer les stadiums bands dans les pas desquels ils semblent tentés d'évoluer. Voilà un groupe à la qualité indéniable et au public fidèle depuis un premier album en 2006, mais qui a du mal à allumer le feu et la passion dans les têtes du public présent, exceptés les deux supporters anglo-saxons qui, après plusieurs pintes, continueront d'amuser l'assistance et Scott lui-même, un peu gêné du spectacle et des cris suraiguës poussés par ses compatriotes.
setlist
    Holy
    The Modern Leper
    Nothing Like You
    Dead Now
    Old Old Fashioned
    December's Traditions
    Music Now
    The Wrestle
    Fast Blood
    State Hospital
    Head Rolls Off
    Nitrous Gas
    Poke
    My Backwards Walk
    The Oil Slick
    Acts Of Man
    ---
    The Woodpile
    Keep Yourself Warm
    The Loneliness And The Scream
photos du concert
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