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Kasabian

Paris, Bataclan - 30 avril 2014

Live-report par Fab

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S'il n'est pas rare de voir des formations d'envergure s'offrir de temps à autres des galops d'essai dans des salles que l'on pourrait qualifier d'intimistes compte-tenu de leur popularité, il est plus surprenant de voir l'une d'entre elles, adulée outre-Manche, choisir la salle du Bataclan à Paris pour effectuer son retour après plusieurs mois consacrés à l'écriture et l'enregistrement d'un nouvel album. Un peu plus d'un mois avant l'arrivée de 48:13, Kasabian se produisaient ainsi dans la capitale ce mercredi 30 avril en exclusivité mondiale, quelques semaines avant des échéances importantes incluant le Victoria Park de Leicester ou le prestigieux Glastonbury Festival.

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Si l'événement est de taille, tant pour le groupe désireux de prendre à nouveau ses marques que pour les fans, aucune première partie n'a été prévue pour l'occasion. En guise de mise en bouche, un DJ set à forte connotation britannique est assuré durant un peu plus d'une heure par un certain Martin C, installé derrière son laptop au centre de la scène. Sur le coup de 20h30, les lumières se rallument pour mieux laisser les roadies apporter les ultimes réglages aux instruments des musiciens un quart d'heure durant.
Lorsque celles-ci s'éteignent à nouveau dans une salle désormais bondée et à la température grimpant minute après minute, un imposant écran placé en fond de scène s'éclaire et servira de base aux jeux de lumière tout au long de la soirée. Sobre, celui-ci se contentera de restituer ce soir divers messages écrits en rose sur fond noir, et inversement, du nom du nouvel album de la formation anglaise à divers mots incongrus ("Dhalsim", "detergent", "conjunctivitis", "on toast", "blu tac"...) en passant par des compte-à-rebours calqués sur la durée de certaines chansons. Seul caprice, la présence de deux projecteurs installés au balcon et suivant à la trace Serge Pizzorno et Tom Meighan durant chacun de leurs déplacements.

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Au centre de toutes les attentions, les deux leaders du groupe sont bien entourés ce soir. Outre Chris Edwards et Ian Matthews, respectivement à la basse et derrière la batterie, le guitariste Tim Carter remplace désormais Jay Mehler tandis qu'un claviériste et pas moins de trois choristes viennent compléter le line-up. Le concert démarre ainsi en trombe avec un premier inédit, Bumblebee. Titre rock taillé pour les stades, ce dernier lance la prestation sous les meilleurs auspices alors que le groupe semble décidé ce soir à amorcer son retour pied au plancher. Shoot The Runner déclenche dans la foulée l’hystérie d'une salle conquise par l'enchainement de Underdog puis Fast Fuse. Un premier temps mort offre l'opportunité à Tom Meighan, affublé de lunettes blanches disproportionnées durant ces premières minutes, d'exprimer son plaisir d'être à Paris ce soir. Un plaisir partagé par l'ensemble de la formation, relaxée et affichant de francs sourires tout au long du set.

Si beaucoup anticipaient ce soir la présence de nombreuses nouvelles chansons, le groupe semble en avoir décidé autrement, préférant piocher dans l'ensemble de sa discographie plutôt que plonger dans l'inconnu. Après deux titres de qualité moindre, Me Plus One et Running Battle, Club Foot puis Where Did All The Love Go? au refrain repris en choeur par le public jouent leurs rôles d'accélérateurs à la perfection. C'est le moment choisi par Kasabian pour dégainer un second inédit, Beanz, bside du single Eez-Eh dévoilé quarante-huit heures plus tôt. Très électronique et peu mémorable, celui-ci est vite oublié par la salle alors que Re-Wired et surtout Empire se profilent, la salle s'agitant alors de plus belle.

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Le set principal touche à sa fin, et c'est avec un détonnant Eez-Eh durant lequel Serge Pizzorno, de plus en plus intenable en cette fin de soirée, se déleste de sa guitare au profit d'un clavier que la touche finale est apportée : si la composition a pu surprendre tant elle semble destinée aux dancefloors, sa restitution en live et l'accueil lui étant réservé par les fans en fait d'ores et déjà un futur incontournable du répertoire de la formation de Leicester.

Bruyante durant les quelques minutes de pause, la salle ne cache pas sa satisfaction de voir le groupe effectuer son retour pour un rappel de trois titres de haute-volée. Toutes guitares devant, Switchblade Smiles, Vlad The Impaler puis un Fire repris par toutes les bouches et dédié à l'acteur britannique Bob Hoskins décédé la veille ferment la marche dans une ambiance surexcitée, tant dans la fosse que sur scène ou les musiciens laissent exploser leur joie et saluent leur audience une dernière fois sans retenue.

Généreux dans l'effort, proches du public et débordant d'énergie, Kasabian ont signé ce soir un retour fracassant.
setlist
    Bumblebee
    Shoot The Runner
    Underdog
    Fast Fuse
    Days Are Forgotten
    Me Plus One
    Running Battle
    Take Aim
    Club Foot
    Where Did All The Love Go?
    Beanz
    Re-Wired Empire
    Eez-Eh
    ---
    Switchblade Smiles
    Vlad The Impaler
    Fire
photos du concert
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