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Arctic Monkeys

Nîmes, Arènes - 8 juillet 2014

Live-report par Fantin

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Les Arctic Monkeys prennent décidément plaisir à venir jouer dans le sud de la France au mois de juillet. Après une expérience réussie l'an dernier, qui avait notamment conquis le public de Carcassonne et celui de Six-Fours-Les-Plages, le groupe de Sheffield a choisi cette année le Festival de Nîmes. Il s'y était déjà produit sept ans auparavant, du temps de son Favourite Worst Nightmare, et partageait alors l'affiche avec Arcade Fire, époque Neon Bible. Toujours friand de grandes affiches et d'associations alléchantes, le Festival de Nîmes a fait appel à Interpol pour ouvrir le bal électrique de ce soir nuageux.

Les new-yorkais font eux aussi une tournée des festivals cet été. Leur cinquième album est attendu pour septembre et ces concerts estivaux devraient leur permettre d'essayer de nouvelles compositions en live. Cependant, seuls deux nouveaux titres sont joués, le prometteur My Desire et le moins bon Anywhere. Le reste de la setlist est constitué exclusivement de titres anciens, provenant du somptueux Turn On The Bright Lights et de son successeur Antics. Depuis 2004 et la sortie de ce dernier, il semble qu'Interpol ne font des tournées que pour jouer leurs premières compositions.
Le set qui en résulte est globalement mitigé. Le son est bien malheureusement brouillon. Paul Banks est même, par moments, contraint de forcer sur sa voix pour se faire entendre. Il fait encore jour et l'alliage fumée/jeux de lumière n'est pas perceptible. D'un point de vue purement musical, la qualité des compositions jouées sauve la mise. Il faut dire que bien peu nombreux sont les groupes capables de titres comme PDA ou Take You On A Cruise. Mais tout de même, dans un cadre plein air et avec une ambiance festivalière, la performance n'est pas des plus remarquables. Elle n'offre pas aux titres l'ampleur qu'ils méritent. Le show oscille entre très bons passages (Hands Away en tête) et moins bons (le dispensable C'mere, l'excellent Obstacle 1 est comme gâché par un chant à la limite du faux et ne sonne pas comme le tube qu'il est vraiment). En définitive, même les grands adeptes de l'oeuvre d'Interpol ont de quoi être déçu.

21h30. Il ne fait pas complètement nuit et quelques gouttes de pluie tombent quand s'apprête à entrer en scène le groupe de Sheffield. Mais ces deux angoisses seront dissipées dès les premières notes de Do I Wanna Know?, probablement la meilleure chanson pour entamer un concert. Le son des arènes de Nîmes est, dès l'entrée des Monkeys, excellent. Avec un public conquis à l'unanimité dès le premier titre joué, il est évident que c'est un bien grand concert qui démarre.
Contrairement à l'an passé, les anglais sont en tournée pour l'album AM. Ainsi, entre les tubes, trop nombreux pour tous figurer dans la setlist, s'intercalent les récentes chansons de cet album controversé. Même ceux qui ne l'aiment pas vous le diront, il est difficile de ne pas apprécier en concert les envolées électriques d'Arabella, la délicatesse de No. 1 Party Anthem, la basse de One For The Road. Pour le reste, les tubes de longue date (de I Bet You Look Good On The Dancefloor à Crying Lightning en passant par Brianstorm et le toujours délicieux Fluorescent Adolescent) ont toujours un effet considérable en ce qui concerne l'agitation de la foule. Arctic Monkeys est devenu un très grand groupe de scène et il est difficile de le nier.

Il est également remarquable que le groupe de Sheffield parvienne à séduire le public sans interruption tout en faisant choix de moments plus calmes. Et quand vient le rappel, il se contente de ne jouer que le semi-tube One For The Road et de lui faire succéder le magnifique I Wanna Be Yours. Au cours de ce dernier, les arènes attentives et sous silence se voient illuminées à la flamme des briquets. Sublime. Le groupe clot ensuite son set d'une heure et demie sur R U Mine?. Pour le moins efficace, ce titre est devenu clairement indispensable.

Dans le magnifique cadre qu'offrent les arènes romaines et avec un son si proche de la perfection, le concert ne peut que plaire. Si peu d'interactions entre le groupe et le public se produisent, cela ne rend pas la bande à Alex Turner antipathique ou distante. Elle semble bien heureuse de se produire dans un tel lieu. Certains regretteront l'absence de Fake Tales Of San Francisco, Teddy Picker ou The View From The Afternoon. Il est évident que le récent single Snap Out Of It est bien moins pertinent, mais le répertoire grandissant du groupe oblige des choix difficiles. En réalité, le manque qu'ils créent est négligeable compte tenu de la beauté globale du concert.

On ne peut qu'espérer le retour d'Arctic Monkeys sur nos terres du sud l'été prochain. Et aussi, pour tout dire, que le cinquième album d'Interpol saura nous consoler de la prestation décevante des new-yorkais.
setlist
    Do I Wanna Know?
    Snap Out Of It
    Arabella
    Brianstorm
    Don't Sit Down 'Cause I've Moved Your Chair
    Dancing Shoes
    Crying Lightning
    Knee Socks
    My Propeller
    I Bet You Look Good On The Dancefloor Library Pictures
    Fireside
    No. 1 Party Anthem
    She's Thunderstorms
    Why'd You Only Call Me When You're High?
    Fluorescent Adolescent
    505
    ---
    One For The Road
    I Wanna Be Yours
    R U Mine?
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