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Arctic Monkeys - Humbug
Chronique Album
Date de sortie : 24.08.2009
Label : Domino Records/PIAS France
4
Rédigé par Anne-Laure, le 22 août 2009
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Après des débuts sur les chapeaux de roue avec Whatever People Say I Am, That's What I'm Not, la consécration via les téléchargements internet et l’excellent Favourite Worst Nightmare, les spéculations allaient bon train quant à l’inclinaison musicale du futur album des Arctic Monkeys.

Forts de leur expérience musicale nourrie entre autre de la tournée commune avec les Queens Of The Stone Age en 2008, la rumeur n’a cessé d’enfler quant à un possible virage vers des sons plus puissants, sombres, presque heavy. D’autres bruits couraient vers un remaniement musical à la façon The Last Shadow Puppets, groupe solo d’Alex Turner et Miles Kane (leader des Rascals) aux ambiances pop western… De quoi nos jeunes prodiges peuvent-ils être à nouveau capables, à l’aube de la sortie de leur troisième album ? Déjà en possession d’un son d’une incroyable maturité quant à la composition des chansons des deux premiers opus et multiples EP qui les ont accompagnés, comment nos Arctic Monkeys vont-ils encore défrayer la chronique ? Beaucoup de questions, une seule certitude : Humbug va irrémédiablement marquer un tournant dans la longue marche des Arctic Monkeys vers la cour des grands.

C’est donc le cœur battant que l’on s’apprête à découvrir ce nouvel album. My Propeller marque instantanément la rupture, avec ce coté rock atmosphérique et des chœurs qui peuvent laisser planer l’ombre de The Last Shadow Puppets, tout comme l’excellente Secret Door : ce titre au rythme soutenu, porté par la ligne de basse, confère une nouvelle dimension lyrique, voire psychédélique, aux compositions du groupe, tout en finesse, sans en annihiler l’identité. On ne pourra pas en dire autant de Cornerstone, bluette sans prétention de l’album, qui convainc difficilement, construite principalement autour de la voix d’Alex Turner, sans laisser trop de place à l’instrumentalisation.
Autrement plus intéressante, The Jeweller’s Hands ne ressemble en rien à ce qu’ont déjà fait les Arctic Monkeys. Cette mélodie à la dimension onirique, mélange savamment clavier et xylophone pour un final en mise en abîme, surélevé de guitare électrique plaintive. Egalement aux antipodes de titres tels que Brianstorm ou Teddy Picker, la rythmique de Dance Little Liar fait de suite penser à la bluesy Make It Wit Chu des Queens of The Stone Age, mais en plus sombre, plus profond. Une réussite alors que Potion Of Approaching, née de la même influence, plait par ce pont terriblement glam rock aux chœurs inquiétants et que Crying Ligntning, single inondant les ondes radio en amont de la sortie du disque résume parfaitement l’esprit d’ensemble de Humbug : en somme, nous faisons face à un album empirique, nourri de l'apport bénéfique des Desert Sessions enregistrées par Josh Homme, mêlé au talent musclé de nos jeunes anglais.

Indéniablement, deux sentiments transparaissent : Humbug ne dégage pas la fougue et l’énergie à l’appétit dévorant des albums précédents ; laissant plutôt la place à l’innovation, à un réel désir de changer de direction, vers des compositions plus réfléchies sur l’ensemble, par rapport aux constructions voix-rythmique des chansons antérieures.
Certes les fans de la première heure seront sûrement déroutés par cette accalmie générale laissant plus de place aux mélodies que de par le passé, mais Humbug mérite plusieurs écoutes afin d’en apprécier toutes les subtilités. De quoi rassurer les sceptiques qui s’imaginaient que les Monkeys n’étaient qu’un groupe « à tubes » incapable de se renouveler !
tracklisting
    01. My Propeller
  • 02. Crying Lightning
  • 03. Dangerous Animals
  • 04. Secret Door
  • 05. Potion Approaching
  • 06. Fire And The Thud
  • 07. Cornerstone
  • 08. Dance Little Liar
  • 09. Pretty Visitors
  • 10. The Jeweller's Hands
titres conseillés
    Crying Lightning - Secret Door - The Jeweller's Hands - Potion Approaching
notes des lecteurs
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