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Paris, Grand Rex - 2 novembre 2014

Live-report par Johan

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Programmés en clôture du Festival des Musiques à l'Image 2014, Archive s'affichaient au Grand Rex ce dimanche 2 octobre aux côtés de grands compositeurs de musique de film. Au programme de cette troisième édition ont ainsi été jouées des œuvres majeures de Jean-Michel Bernard, Fernando Velázquez et Michael Giacchino, avant qu'Archive n'entrent finalement en scène à 22h pour terminer en beauté une soirée mémorable.

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Après des master class le samedi à la Gaîté Lyrique (dont celle d'Archive est visible à cette adresse), tout ce beau monde s'est retrouvé au Grand Rex pour un grand ciné-concert de trois heures. Interprétées par les quatre-vingt-dix musiciens du Paris Symphonic Orchestra, les plus fameuses compositions des trois compositeurs musicalement présents ce dimanche soir se succèdent pour le plus grand plaisir des cinéphiles.
Le français Jean-Michel Bernard débute les hostilités. Collaborateur de Michel Gondry, il joue trois titres tirés de Soyez sympas rembobinez, La Science des rêves et Human Nature pendant que les images des films défilent sur un grand écran au-dessus de la scène. Une expérience qui, même en ne connaissant pas les œuvres, parvient à fortement accaparer l'attention tant les arrangements sont variés, tantôt poignants, tantôt entraînants.
S'ensuit le compositeur espagnol Fernando Velázquez qui, à son tour, va interpréter les bande originales de Hercule, The Impossible et Mama Ou Lope. Bien que les deux derniers aient rencontré un relatif succès dans nos contrées, la musique et les extraits des films qui l'accompagnent mettent aussitôt dans le ton des œuvres. Les vidéos sont présentés en accéléré, avec la musique accompagnant les images faisant du grand huit, passant d'une ambiance dramatique à une autre plus grandiloquente ou posée, et donnant expressément envie de courir se procurer les films au plus vite.

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Dernier compositeur à passer ce soir-là, Michael Giacchino n'a pas pu être présent mais a toutefois laissé un sympathique message vidéo à destination des spectateurs. Vêtu d'un t-shirt Superman, le sympathique américain va « geekiser » d'emblée cette soirée qui semblait jusque-là un peu trop guindée en faisant jouer au Paris Symphonic Orchestra la bande-originale du jeu vidéo Medal Of Honor, laquelle n'a clairement rien à envier à celles d'œuvres cinématographiques.
Collaborateur et grand ami de J.J. Abrams, les musiques de Lost, Cloverfield, Super 8 et Star Trek : Into Darkness y passent ensuite, durant lesquelles on se perd dans les images, oubliant presque que l'on fait face à quatre-vingt-dix musiciens jouant en live. Entre-temps, on peut entendre les thèmes des films d'animation Pixar, à savoir Up, Indestructibles et Ratatouille, avant qu'un rappel ne nous offre le tant attendu thème de Mission Impossible III dont les instruments dissonants se font toujours aussi efficaces.

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Pause d'une petite demi-heure le temps qu'Archive se mettent en place. Le logo du film apparaît, les premières images défilent. Le groupe va rejouer l'entièreté de son album concept Axiom paru en mai dernier, pendant que le film est projeté sur le grand écran. Synchronisés parfaitement avec le film, les huit musiciens offrent au public parisien une performance forte et hors du commun où l'album prend alors ici tout son sens.
Excentrique, bizarre, sombre et dérangeant, le film prend aux tripes pendant que le groupe interprète ses folles compositions. Des plages post-rock dissonantes à un trip-hop crève-cœur, les titres collent parfaitement aux images glauques et étouffantes qui défilent sous nos yeux. Aucun temps-mort durant quarante minutes, le groupe enchaînant les chansons au fur et à mesure que les chapitres du film s'affichent. Les applaudissements ne se font entendre qu'à la toute fin, plusieurs minutes après les crédits, par un public largement conquis. Mais ce n'est pas tout...

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Surprise totale, alors que plusieurs spectateurs sont déjà partis de la salle : le groupe reste sur scène, interprétant alors quelques-unes de ses meilleures anciennes compositions. Clairement ravis, les spectateurs font du bruit et ceux assis dans l'orchestre se lèvent et s'avancent pour se placer devant le groupe. Celui-ci jouera pendant une vingtaine de minutes, réjouissant une audience qui aura finalement eu droit à une expérience inédite et totale malgré le prix assez élevé de ce ciné-concert.

Parfaitement en cohérence avec le cœur du festival, cette soirée aura ainsi su mêler images et musique avec perfection, concluant cette troisième édition sur une exclusivité française d'une des plus intrigantes et originales formations anglaises.