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The Wedding Present

Paris, Point Éphémère - 22 novembre 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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"David Gedge a écrit quelques-unes des plus belles chansons d'amour du rock'n'roll. Vous pouvez argumenter entre vous, mais j'ai raison et vous avez tort !" Cet éloge est signé du regretté John Peel, qui comme beaucoup d'entre nous est un jour tombé amoureux de The Wedding Present.

Officiant principalement à la fin des années 80 et jusqu'au milieu des années 90, The Wedding Present est un de ces groupes qui ont bercé l'enfance des quadras actuels et posé les fondations de la britpop, alors en gestation. Sur les cendres d'une période post-punk et new wave qui a vu certaines légendes naître et mourir, le milieu des années 80 voit dégouliner rimel et mascara sur des chemises à jabot (pour hommes et femmes) qu'arborent des dizaines de groupes de la tendance des nouveaux romantiques dont Duran Duran ou Spandau Ballet (d'un niveau supérieur) étaient les phares clinquants dans la nuit gothique. Par chance, quelques groupes résistèrent à ce qu'on nomma alors comme la seconde invasion (commerciale) britannique aux USA. Parmi eux, The Wedding Present démontraient que l'on pouvait tout à fait faire crisser ses guitares, tout en proposant une power pop de qualité.

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En 2010, dans la même salle du point éphémère, The Wedding Present faisaient salle comble. En 2014, la salle l'est tout autant et seul l'âge du public s'est altéré. Les quadras sont devenus des quinquas, mais sont loin d'être majoritaires, contrairement à ce qu'on aurait pu penser. D'autres générations ont tenu à venir écouter le mythique groupe de Leeds ; il faut dire que la promesse est belle puisque The Wedding Present play Watusi est le titre de l'affiche de ce soir. Watusi étant un des albums références du groupe (1994) avec George Best (1987). Nous voilà donc partis pour une heure et demie d'excès de vitesse, conduits par un David Gedge encore très frais pour son âge et qui ne manquera pas de digresser en Français, carnet de notes à la main, pour échanger avec un public dans lequel les Anglais émigrés à Paris font bloc et donnent de la voix (comme souvent).

Watusi : cet album que Jhon Peel a classé 30ème dans sa liste annuelle constituée en 1994 comporte effectivement quelques perles du groupe de Leeds : Click Click et son tapis noisy made in Velvet Underground ; Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah, un titre qui mêle avec habileté l'innocence des orgues Hammond sixties avec la puissance du shoegazing encore en gestation, ou encore les ponts surprenants et le double tempo jouissif de l'iconoclaste So Long, Baby qui a du inspirer plus d'un membre des Belle And Sebastian par la suite.

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C'est tout Watusi qui défile devant les yeux et dans les oreilles grandes ouvertes du public surchauffé du point éphémère, mais pas que. Quelques titres de l'album Seamonsters, dont est tirée l'envolée spectaculaire de Dalliance, et de l'album Bizzaro avec le très post-punk Kennedy, ses guitares têtes baissées sur une basse ravageuse, sont aussi ajoutés Et puis, vient l'heure du mythique premier album, George Best sous les coups de boutoir du fabuleux Nobody's Twisting Your Arms, sorte de mix de tout le savoir-faire du groupe avec ses guitares claires, mais sur un rythme effréné, son tempo et ses textes buzzcockiens et toute la gouaille de David Gedge qui, dans ce cas précis, n'est pas loin de ressembler a un Morissey, période The Queen Is Dead.

Dix-neuf titres puissants, accompagnés par une formation, batterie, clavier, basse et guitare dont les membres ont l'âge des enfants du chanteur et un set sans rappel car, comme le rappelle David Gedge, il n'a jamais aimé le protocole qui consiste à sortir de scène pour se voir rappelé sur des bases déjà planifiées. Une prestation parfaite où la nostalgie, de mise, ne fut qu'un paramètre ajustable tant les titres de The Wedding Present sonnent actuels, tangibles et brûlants pour leurs contemporains comme pour les moins de vingt ans qui découvraient ce soir que Blur ou Oasis avaient eux aussi eu une adolescence et quelques maîtres à penser.
setlist
    Hot Pants
    Swimming Pools, Movie Stars
    Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah
    Let Him Have It
    So Long, Baby
    Gazebo
    Spangle
    Shake It
    Big Rat
    It's A Gas
    Click Click
    Catwoman
    Kennedy
    Birdsnest
    Dalliance
    Perfect Blue
    Interstate 5
    Nobody's Twisting Your Arm
    What Have I Said Now?
photos du concert
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