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Fyfe

Paris, Divan Du Monde - 9 décembre 2014

Live-report par Jean Duffour

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Pour sa troisième édition, le Winter Camp Festival a maintenu sa ligne de conduite : une programmation éclectique de groupes indépendants à la carrière (très) jeune. Toujours à la recherche de découvertes surprenantes, l'affiche de ce 9 décembre au Divan du Monde n'échappe pas à cette règle et propose à cet égard un line-up assez attrayant.

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En guise d'ouverture, le très prometteur Fyfe et son attirail de pédales, accompagné d'un musicien pour sa part équipé d'un pad et d'un Mac, en charge de la base rythmique, se chargeront de rassembler un public pas encore tout à fait au complet. Pour sa deuxième date Parisienne, le jeune chanteur semble assez intimidé au moment de s'élancer pour ses premières chansons, face à l'aspect très solennel de la salle et les regards interrogateurs de la foule. Puis les minutes et les notes s'écoulent, plus le voilà qui prend confiance, jouant habilement avec sa pédale de loop pour distiller ses chœurs angéliques préenregistrés, au fil de ses chansons, lui permettant de chanter sur plusieurs tonalités et d'envoûter le public qui, bien que très calme, semble totalement conquis par l'atmosphère qu'installe progressivement le musicien de Manchester.
Le set est pratiquement joué en continu, sa voix douce et enchanteresse enchaîne les chansons sans flancher, tandis qu'il alterne habilement les notes graves et aiguës de sa guitare au sein de ses morceaux, n'hésitant pas à ajouter un peu d'écho et de distorsion quand viennent les solos pour donner un peu d'intensité. Doté d'un petit clavier accroché à son pied de microphone, Fyfe s'offre même quelques moments au piano. On pourrait toutefois regretter la présence d'un seul musicien pour l'accompagner sur scène, tant la richesse de ses morceaux pourrait être mise en valeur autrement que par des sons préenregistrés. Il n'en demeure pas moins que son concert est une vraie réussite, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il nous confesse que Paris est en train de devenir l'une de ses destinations préférées.

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La suite, c'est un unique multi-instrumentiste, Buvette, qui vient s'attabler sur scène, pour un set d'électro-expérimental. Tout droit venu du grand froid blanc des Alpes Suisses avec des sonorités empruntées à Caribou par endroits, c'est surtout avec beaucoup d'originalité que Cédric Streuli (de son vrai nom) allie grâce à ses Macs et ses claviers Korg, des beats simples à des synthés aux teintes mélancoliques. Une deuxième très belle découverte avant l'arrivée du groupe le plus expérimenté de la soirée, les Islandais de Samaris.

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Les trois musiciens sont possédés autant qu'allumés. S'ils sont fraîchement débarqués du pays de Sigur Rós, leur musique s'apparente beaucoup plus aux mélodies de Portishead. Une base instrumentale sourde transportée par une voix féminine extrêmement légère, doublée de chœurs à peine murmurés. Le tout dans leur langue natale à l'accent magnifique, renforçant d'autant plus la musicalité de leurs chansons qui, très épurées, permettent de mettre en valeur l'harmonie que possède intrinsèquement cette langue.

Trois excellentes découvertes donc, à mettre sur le compte du Winter Camp Festival, toutes venues de contrées pluvieuses et neigeuses pour réchauffer notre hiver naissant dans un Divan du Monde au public parsemé mais non moins chaleureux.