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Tricky

Paris, Bataclan - 20 février 2015

Live-report par Sam

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Les enfants, on ne vous le répètera jamais assez : la drogue c’est mal. Alors certes, le pétard, c’est sympa quand on glandouille le dimanche aprem avec trois-quatre potes, le cul mouillé sur un banc public au parc de Bagnolet. Ca détend, mais quand tu « bédaves » sur scène narguant ainsi allègrement les quelques 1500 pèlerins venus spécialement pour toi, avec ton pull trop court et tes abdos saillants, tu fais vite mauvais genre.

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Et bizarrement, c’est ce qu’on aura le plus retenu de la perf d’un Tricky complètement stoned ce soir-là, comme à son habitude me direz-vous. Peut-être parce qu’au premier rang, on se prenait toute sa fumée en pleine poire, nous laissant repartir aussi brumeux que la chaudière à mémé après une prestation plus ou moins mitigée.

Techniquement, c’était parfait… du côté des musiciens. La salle, en revanche, n’y était pas. Totalement à côté de leurs pompes les logiciens : le microphone de Tricky fonctionnant à peine, celui-ci allait et venait façon La Momie de Karl Freund piquer son engin à la choriste, histoire d’être un minimum entendu (encore lui fallait-il comprendre que le récepteur se place devant la bouche et pas sur la poitrine !). Une chanson aura carrément floppé après quinze secondes : Puppy Toy fut un échec, avant d’être repris plus tard.

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Non, le problème venait essentiellement de la setlist, faussement éclectique. Bien sûr, les morceaux sont tirés d’un peu toutes ses périodes, mais du bon, Tricky n’aura gardé que le plus pop. Bristol est loin, Maxinquaye aussi. Fini le trip-hop downtempo : c’est triste, voire regrettable. Nostalgie visiblement généralisée au regard de l’engouement beaucoup plus massif pour les reprises (Iggy And The Stooges et The Breeders) que pour ses compositions originales.

Le type est un génie, on n’oserait en douter. Mais il perd en verve avec l’âge : de beaucoup l’auront vu chanter pour nul autre que pour lui-même. Et quand la technologie de salle ne semble pas le suivre, c’est tout devant qu’il vous faudra vous placer pour ouïr un brin de quelque chose… au risque de renifler le gazon à la sortie !
setlist
    You Don't Wanna
    I Live Alone
    Parenthesis
    Do You Love Me Now? (The Breeders cover)
    My Palestine Girl
    Nothing's Changed
    Overcome
    Really Real
    Nicotine Love
    I Wanna Be Your Dog (Iggy And The Stooges cover)
    Lonnie Listen
    Black Steel (Public Enemy cover)
    Puppy Toy
    Nothing Matters
    Sun Down
    ---
    I Sing For The Joker
    When You Go
    Vent
    By Myself
photos du concert
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