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Baxter Dury

Paris, Olympia - 25 février 2015

Live-report par Marc Arlin

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Petit à petit, Baxter Dury prend la place de Jarvis Cocker dans le coeur des Français amateurs de pop : un dandy british avec un goût prononcé pour les prestations décalées et un amour évident pour la culture de notre beau pays (et les Parisiennes ?). Mais là où le leader de Pulp se donne à fond sur scène, le fils de Ian Dury garde toujours une certaine retenue (alcoolisée).

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Mais avant de passer au plat principal, ce sont pas moins de deux hors d’œuvres qui nous sont proposés. L'apéritif sera assuré par Marie-Flore, dont on avait d'ailleurs remarqué la présence aux côtés de Baxter Dury lors de son dernier passage parisien à la Cigale. Cette fois, c'est non plus comme choriste mais bien comme chanteuse que la jeune femme donne de la voix devant un public encore bien clairsemé. Nous raterons d'ailleurs l'essentiel de sa très courte participation, à peine vingt-cinq minutes, mais nous aurons le plaisir d'apprécier sa sensibilité folk-rock, la maitrise de son chant en anglais et sa belle veste pailletée apportant une touche de glam' non négligeable. Le dernier morceau, le convaincant All Mine, nous donne l'envie de la retrouver bientôt sur une autre scène.

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Pour l'entrée, c'est Aline qui crie pour qu'on revienne. Point de voix féminine ici puisqu'il s'agit d'un quatuor entièrement masculin, très remarqué avec son premier album il y a deux ans. En plein rodage de son nouveau disque, le groupe débarque sur scène rapidement et semble finir ses balances durant l'entracte. Voilà qui ne présage en général rien de bon. Une crainte confirmée dès le premier morceau de leur prestation : on entend quasiment pas les paroles et les basses semblent recouvrir tout le reste. Une vraie déception alors qu'Aline font justement le choix gonflé de nous proposer cinq nouveaux morceaux qui font sans doute là leur premier galop d'essai sur scène. Pas facile dans ces conditions de juger de leur qualité même si Les Angles Morts et surtout l'excellent single La Vie Electrique promettent ce croisement entre les Smiths et la pop discoïde qu'Aline semble maitriser à la perfection. Le groupe finit la demie-heure qui lui est impartie par le tube Je Bois Et Puis Je Danse, provoquant enfin la réaction enthousiaste d'un public jusqu'à alors plutôt timide.

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Et c'est donc à 21h40, un horaire somme toute tardif pour le dîner, que nous entamons le plat de résistance avec l'ogre Baxter. Fidèle à ses entrées scéniques toujours étonnantes, le chanteur arrive cette fois emberlificoté dans des guirlandes lumineuses tandis que son groupe a déjà entamé l'intro d'Isabel, traditionnel morceau d'ouverture de ses concerts. On remarque que la formation a été modifiée depuis la tournée de l'automne dernier puisque c'est désormais Fabienne Delabarre du groupe français We Were Evergreen qui assure les chœurs et le clavier. Au fil du concert, on s'apercevra que c'est elle qui tient la baraque, avec les autres musiciens, laissant toute latitude à Baxter pour jongler sur ce fil ténu entre nonchalance et je m'en foutisme.
Encore plus que lors des précédentes prestations auxquelles nous avons eu l'occasion d'assister, le crooner déjanté semble ailleurs. Ses cris et ricanements entre les morceaux ont autant pour but de motiver le public que de se réveiller lui-même. Petit à petit, on entre dans la danse, largement aidé par la qualité de ses mélodies. Quand bien même Baxter Dury ne se prend pas au sérieux, harangue la foule, « sabote » quelque peu ses propres chansons, leur force surnage. Et, on le répète, il a un groupe qui lui permet ces fantaisies comme quand il danse avec une des poupées gonflables disposées sur scène.

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Pour les habitués, la setlist réserve peu de surprises : comme d'habitude, Happy Soup se taille la part du lion lors de la première partie du concert dans un ordre presque convenu puis c'est au tour du dernier album de se faire plus présent. Morceau non joué à la Cigale en novembre dernier, Other Men's Girls prend ici des atours franchement psychés, du plus bel effet. Autre interprétation très réussie, un Pleasure plus rock que sur disque. Tandis que Baxter se jette des confettis au visage et exhibe de belles bretelles, le binaire Whispered vient conclure le set dans une orgie de lumières stroboscopiques. Quelques minutes de répit et le dandy au complet gris revient, cigarette et bière en main bien entendu, pour là aussi son rappel habituel avec un The Sun vénéneux en diable. On aura cette fois le droit à un final plus énergique avec la moins connue Love In The Garden et les déraillements quasi-punks de la guitare, comme un hommage déguisé au père.

Au final, un concert qui n'aura pas réservé de grandes surprises aux fans de l'anglais mais de très bonne tenue et ayant visiblement satisfait un public composé à moitié de connaisseurs et de novices en Dury-sme.
setlist
    Isabel
    Claire
    Leak At The Disco
    Afternoon
    Trellic
    Picnic On The Edge
    Other Men's Girls
    Lips
    Cocaine Man
    Palm Trees
    Pleasure
    Whispered
    ---
    The Sun
    Love In The Garden
photos du concert
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