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Carl Barât & The Jackals
Trampolene

Paris, Maroquinerie - 4 mars 2015

Live-report par Xavier Ridel

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Quatre ans après sa venue au Trianon pour son premier effort en solo, voilà Carl Barât de retour dans la capitale. Le concert se déroule cette fois-ci à la Maroquinerie, et l'homme n'est plus seul. Les trois autres Jackals l'accompagnent, prêts à défendre l'album Let It Reign qui signe le retour au punk rock du musicien anglais.

Peu de surprises quant au public : les jeunes filles en fleur et leurs tee-shirts floqués The Libertines sont là, à l'instar des rares survivants de l'époque des bébés rockeurs, qui ont sorti pour l'occasion leurs chapeaux en simili feutre et leurs perfectos. La majorité des personnes qui se pressent devant la salle du 20ème arrondissement sont néanmoins sorties de l'adolescence : nous pouvons observer beaucoup de cinquantenaires, discutant avec passion de l'époque des Libertines, de Mick Jones et, parfois, des Jackals. L'heure de débuter les hostilités est arrivée, et voilà le public, pour l'instant un peu dispersé, qui s'engouffre dans l'espace souterrain réservé aux concerts.

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La première partie, jusqu'alors inconnue, nous est révélée grâce à des affiches collées un peu partout : ce sera Trampolene, jeune groupe anglais originaire de Londres. La surprise est donc de taille lorsqu'en arrivant dans l'enceinte de la Maroquinerie, nous constatons qu'un seul homme se tient sur scène, guitare en bandoulière. Le batteur du susnommé groupe se retrouvant, faute de passeport, coincé en Angleterre, le chanteur assurera en solo la première moitié du concert de Trampolene, distillant des reprises d'Elliott Smith ou d'Oasis. Il sera ensuite rejoint par le bassiste du trio, puis par le batteur des Jackals. Les trois hommes font ce qu'on attend d'eux : ils livrent un concert peu original mais débordant d'énergie et d'enthousiasme. Les mélodies sont un peu faibles, mais compensées par une énorme basse. Et c'est justement à cet instrument que Trampolene doivent leur meilleure chanson, la dernière jouée ce soir, durant laquelle le bassiste martyrise sa quatre cordes en jouant un riff à la façon de Dick Dale. Puis les trois musiciens s'éclipsent en souriant sous les applaudissements un peu timides du public.

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Et Carl Barât ne se fait pas attendre. Tous les Jackals sont vêtus de cuir et annoncent ainsi d'entrée la couleur de leur concert : les guitares vont rugir, les basses marteler les crânes des spectateurs et des pogos ont intérêt à se déclencher. La salle est désormais pleine à craquer et Victory Gin est lancée sans concession. Barât semble plus à l'aise que jamais, n'hésitant pas à exhorter le public à danser et à crier. Chaque morceau est repris en coeur par les spectateurs, y compris ceux extraits de Let It Reign. Le charisme du leader opère dès les premières notes, et l'équation des Libertines apparait soudainement très simple : si Doherty avait le romantisme dans la peau, Barât est, lui, taillé pour le rock'n'roll. Le frontman du soir enchaine les solos de guitare et semble plus heureux que jamais de pouvoir se lâcher et crier en toute liberté dans un microphone. Quelques morceaux des Libertines (Death On The Stairs et France, joliment interprétée en acoustique) ou des Dirty Pretty Things (le classique Bang Bang You're Dead, Gin & Milk) sont glissés dans la setlist. La cohésion des musiciens est palpable, même s'il semble évident que Carl Barât tient le tout, de par sa présence scénique mais aussi par sa musicalité. Le public semble ravi. Au premier rang, les adolescents pogotent tandis que les têtes chauves battent le rythme en arrière-plan. Et le groupe de quitter la scène sur un War Of The Roses déchainé.

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L'heure du rappel est arrivée, et les Jackals reviennent sur un The Gears quelque peu expédié avant de conclure la soirée sur la chanson I Get Along, tirée de l'album Up The Bracket des Libertines. Les cris retentissent de toute part au sein du public, comme une énième preuve que les adorateurs du Marquis de Sade et de la belle Albion sont bien loin d'être oubliés. Le chanteur de Trampolene profite de ce dernier titre pour venir surfer sur la foule et dynamiser les spectateurs. Dégoulinants de sueur, Carl Barât et sa bande s'éclipsent sous les applaudissements non contenus d'une foule rassasiée.

Ainsi s'achève un concert sans grande surprise : chacun était venu pour entendre du rock'n'roll et les Jackals ont rempli leur part du contrat, enchainant les titres avec une énergie rappelant les meilleures heures du punk. Peu d'originalité dans la démarche, donc, mais Carl Barât a démontré ce soir que le rock n'était pas forcément mort et qu'il suffisait parfois de gouaille et d'une guitare pour rendre heureux un public.
setlist
    TRAMPOLENE
    Non disponible

    CARL BARAT & THE JACKALS
    Victory Gin
    A Storm Is Coming
    Summer In The Trenches
    Gin & Milk (Dirty Pretty Things cover)
    We Want More
    Death On The Stairs (The Libertines cover)
    March Of The Idle
    Deadwood (Dirty Pretty Things cover)
    Run With The Boys
    Glory Days
    The Ballad Of Grimaldi (Babyshambles cover)
    France (The Libertines cover)
    Beginning to See
    Let It Rain
    Bang Bang You're Dead (Dirty Pretty Things cover)
    War Of The Roses
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    The Gears
    I Get Along (The Libertines cover)
photos du concert
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