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Marika Hackman

Paris, Les Etoiles - 16 mai 2015

Live-report par Johan

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Tout juste trois mois après sa prestation au Badaboum en première partie de All We Are et Alvvays, Marika Hackman nous revenait ce 16 mai au théâtre Les Etoiles, cette fois-ci en tête d’affiche.

Ce nouveau statut n’a pas changé la jeune songwriter de vingt-deux ans : humble, réservée, reconnaissante et souriante, elle nous propose ce soir la moitié de son mini-album paru il y a deux ans, les trois quart de son premier véritable disque, We Slept At Last, et quelques surprises dont sa fameuse reprise du ‘81 de Joanna Newsom.

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Entourée de ses guitares, Marika Hackman alterne ainsi entre la folk tendre de That Iron Taste et les compositions plus récentes à l’ambiance pesante et aérienne. Les trois premiers titres posent un ton intimiste mais intense, notamment Drown qui emmène la folk dans des contrées Lynchiennes. La voix de la jeune anglo-finlandaise envahit la petite salle du théâtre Les Étoiles comme jamais, se répercutant sur les murs et dans les oreilles de chaque spectateur, attentif et pendu à ses lèvres à la chaque note sortie.

Plus loin, Next Year, issu de son debut album, dévoile une facette électrique menaçante, tout comme Animal Fear et son atmosphère sombre sur laquelle navigue sa voix cristalline. Celle-ci vient ensuite mettre son délicieux grain de voix sur les crève-cœurs Claude’s Girl et Ophelia, sobres et emplis d’une mélancolie soulignée par son regard si grave et magnétique.
Car Marika Hackman a ceci d’étonnant que, entre chaque chanson, elle se fait souriante et lumineuse, n’hésitant pas à converser ou même blaguer de sa voix douce et timide. Mais, dès lors qu’elle se met à chanter, voilà qu’elle affiche un aspect dur et déstabilisant, plongée dans sa musique, partageant avec le public les émotions fortes qui ressortent de ses compositions.

You Come Down et le mirifique Plans, tirés de son mini-album That Iron Taste, le prouvent une nouvelle fois, arborant une sobriété dans les arrangements mais toujours une puissance dans la voix, profonde et ténébreuse.

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Armée de sa guitare électrique, l’artiste enchaîne ensuite sur le tant attendu ‘81, cover de sa chanson préférée. Exit la harpe de Joanna Newsom donc, les accords de Marika Hackman et sa douce voix envahissent ici le théâtre, emmenant l’originale sur des terres plus folk et accessible tout en s’appropriant les subtilités et intonations propres à la californienne de 33 ans.

We Slept At Last termine enfin le show sur une note acoustique avec ses somptueux Let Me In et Skin, ce dernier laissant même une audience sans voix devant la prestation à la fois simple et pure de la jeune musicienne : une prestation de plus d’une heure parfaitement adaptée au cadre du théâtre Les Étoiles et qui, justement, nous en aura mis plein les yeux ce samedi soir !