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Cosmo Sheldrake
Stealing Sheep

Paris, Flèche d'Or - 28 mai 2015

Live-report par Johan

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Avant-dernière [PIAS] Nites du semestre, l'Angleterre est à l'honneur ce jeudi 28 mai avec le trio liverpuldien Stealing Sheep et le multi-instrumentaliste Cosmo Sheldrake. En tête d'affiche, les américains de Unknown Mortal Orchestra viennent compléter un line-up plus que solide pour trois heures de show halluciné.

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Après deux prestations à Paris pour le Disquaire Day mi-avril, et avant une date en première partie des suédoises de First Aid Kit le 23 juin, Stealing Sheep montrent décidément leur amour pour la France en jouant ce jeudi soir à la Flèche D'Or. Et, dès lors qu'on assiste à une de leurs performances, on ne peut qu'en être heureux tant elles enchantent de par leur bonne humeur, leur univers multicolore et leurs compositions entêtantes.
Les trois anglaises jouent ce soir une bonne partie de Not Real, remarquable second album paru il y a quelques semaines, sans pour autant délaisser les classiques, à commencer par Shut Eye, pépite freak folk illuminée les ayant fait connaître en 2012. La pop psychédélique de Stealing Sheep fait des merveilles en live, notamment grâce la structure assez singulière qu'elles éprouvent depuis les débuts : Becky Hawley aux claviers, Lucy Mercer aux percussions et Emily Lansley à la guitare et aux claviers. Et, évidemment, toutes trois au chant !

Chacune d'elles chante, tantôt l'une après l'autre, tantôt en communion, certaines font les couplets, les autres les refrains, et inversement. Un capharnaüm ? Même pas ! Ce qui pourrait être un joyeux bordel est au final d'une cohérence folle tant les compositions sont structurées et les voix claires et limpides, s'harmonisant parfaitement entre elles tout en possédant chacune leur propre tonalité.
Ainsi, mes préférences s'orientant vers les joyaux que sont Not Real et Greed, c'est Lucy Mercer qui y pose son timbre enfantin et son style nuancé et subtil qui permet d'apporter cette touche mélancolique aux titres. Greed en fait particulièrement les frais en live, dévoilant ses mélodies obsédantes et habitées sur un crescendo encore plus envoûtant que sur l'album. Un must see !

Seul point noir de la soirée : la conclusion abrupte de ce set. Alors que se termine Greed et que les trois anglaises sont parties pour nous jouer un autre titre, un des techniciens leur annonce que celui-ci était le dernier. Une fin terriblement frustrante qu'il faut toutefois relativiser : terminer un concert, certes court mais frôlant la perfection de bout en bout, sur une composition telle que Greed reste toutefois fortement jouissif !
La question restera malgré tout sur les lèvres pour tous les fans de Stealing Sheep : quelle devait être la dernière chanson ? Un formidable teasing pour leur date à venir au Cabaret Sauvage, avec un set qui devrait durer cette fois bien plus longtemps et qui, on l'espère, ne nous laissera pas sur notre faim !

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Une demi-heure plus tard, Cosmo Sheldrake entre sur scène. Le jeune britannique de 25 ans vient présenter ses compositions réalisées à partir de sons dénichés par-ci par-là, bien souvent naturels et animaliers, qu'il introduit et explique souvent au public avant de les interpréter. Bavard et curieux, il n'hésite ainsi pas à interagir et partager avec les spectateurs ses découvertes et chansons, ce qui permet de les apprécier d'autant plus.
Via des samples et loops vocaux qu'il réalise sur scène, il enchaîne donc ses morceaux les plus entraînants, de The Moss à The Fly, en passant par le fort apprécié Rich qui fait danser toute la salle. Entre-temps, il nous fait profiter d'un titre improvisé sur le tas, qui pourrait presque faire office de prochain single tant il se sera révélé entraînant et inspiré ! Bref, un artiste prometteur clairement à suivre ces prochains mois.

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Dernier groupe à passer sur la scène de la Flèche D'Or, Unknown Mortal Orchestra clôt la soirée de fort belle manière. Ruban Nielson prouve comme s'il en était encore besoin ses talents de performeur et guitariste, s'appropriant la scène comme jamais sur un show d'une heure qui aura vu défiler les meilleures compositions de la formation américaine.
La part belle est faite au dernier album en date, Multi-Love, paru deux jours avant le show mais déjà bien connu et apprécié des fans. Les tubes Multi-Love et Can't Keep Checking My Phone sont ainsi reprises en chœurs par certains, tandis que des compositions comme la funky Thought Ballune et la culte Ffunny Ffrends font l'unanimité au sein d'une salle bondée clairement sous le charme du groupe.

Au final, c'est encore une soirée réussie et complète pour [PIAS] Recordings qui ne cesse de combler les amateurs de musique depuis maintenant trois ans avec ses [PIAS] Nites. La prochaine, qui aura lieu ce 9 juin à la Maroquinerie, se centrera cette fois sur la France avec pas moins de trois groupes de chez nous déjà bien implantés qui promettent encore une bonne soirée en perspective.
setlist
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