logo SOV

Róisín Murphy

Paris, Trabendo - 12 septembre 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

Bookmark and Share
La soirée aurait pu se dérouler au Cox, rue des Archives, ou dans n'importe quel bar gay friendly, quelque part dans le Marais... Jeunes hommes « hipsters » ou « swagg » en surnombre, la pilosité des visages, fièrement affichée, semble être le signe de ralliement de cette soirée électro pop ou néo disco donnée au Trabendo.

Après des trombes d'eau tombées tout au long de la journée, une accalmie se dessine et laisse, dans le parc de la Vilette, un spectacle automnal et des mares de boues un peu glaçants. Heureusement, la chaleur des très nombreux corps – mâles pour la plupart – présents pour le set de l'Irlandaise, ex chanteuse de Moloko, réchauffe l'atmosphère de la salle attenante au nouveau Philharmonique de Paris.

SOV

Sur une scène dont l'équipement électronique et afro beat n'a presque rien à envier à feu le groupe d'un autre Murphy (James), Róisín Murphy apparaît, après une longue attente, dans une tenue dont elle assume, seule, l'excentricité. Singeant, plus ou moins sérieusement les défilés de prêt à porter de la capitale, elle arbore, tour à tour lunettes géantes, tenues futuristes, foulards rétro et sacs à main inutiles.

À croire que pour Róisín Murphy, et à l'instar de son public des plus parisianistes, au sens le plus superficiel du terme, l'aspect scénique se doit de faire jeu égal avec la musique. Et c'est le cas. Car, si on s'en réfère aux titres « solo » joués ce soir (onze sur dix-neuf) – exceptions faites d'Evil Eyes ou Jealousy – il faut faire preuve d'un amour de la mode et de l'avant-gardisme incontrôlables pour apprécier des chansons comme Gone Fishing ou Dear Miami à leur juste valeur ; une valeur bien difficile à quantifier tant les constructions et les mélodies sont absconses ou absentes de ces chansons-là.

SOV

Ses musiciens ont beau s'escrimer, talentueusement parfois, pour donner corps à ses compositions, c'est bien du côté des reprises de Moloko, voire de David Morales (Golden Era) qu'il faut regarder pour trouver dans ce set l'étincelle electro pop qualitative qu'une partie du public est venu chercher. Si Dirty Monkeys amuse par son débridage, sauce free jazz, ce sont bien les réchauffés Sing It Back ou Familiar Feeling, joué en conclusion, qui donnent enfin l'impression d'assister à un live de Róisín Murphy digne de ce nom. Comme pendant le festival Heartbeats en juin dernier où elle se produisait, on reste largement circonspect sur ce show d'un genre nouveau où les nombreux changements de tenues tiennent plus du transformisme que du concert et on se demande encore pourquoi diable, le titre Overpowered – qui, à lui seul, valait le déplacement – ne fait toujours pas partie de la setlist.

« La pop, c'est le sentiment que tu peux devenir artiste. Le rock, c'est quand tu n'as pas le choix ! ».
setlist
    Royal T (Crookers cover)
    Evil Eyes
    Tatty Narja
    Gone Fishing
    Dirty Monkey
    Dear Miami
    Tight Sweater
    In Sintesi
    Exile
    House Of Glass
    Simulation
    Jealousy
    Exploitation
    Sing It Back
    Non credere
    Sow Into You
    Pure Pleasure Seeker
    ---
    Golden Era (David Morales cover)
    Familiar Feeling
photos du concert
    Du même artiste