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HONNE

Paris, Maroquinerie - 10 décembre 2015

Live-report par Mélodie

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Le Winter Camp Festival est de retour cette année pour sa quatrième édition, pour plusieurs soirées dans toute la France, dont Paris, du 8 au 12 décembre. La Maroquinerie accueille une belle affiche le jeudi 10 décembre qui compte HONNE en tête d'affiche, aux côtés de Jaakko Eino Kalevi et Sean Nicholas Savage.

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Les hostilités commencent avec Sean Nicholas Savage, canadien pure souche, au physique androgyne très eighties. Un nouvel album en poche (Other Death), le chanteur énigmatique distille sa pop atypique devant une salle très peu remplie. Il faut dire que le canadien, malgré ses efforts, ne parvient pas à nous séduire, si bien qu'on frôlerait presque l'ennui par moment. Un début de soirée mitigé qui nous pousse à migrer vers le bar. Mais la deuxième partie de soirée devrait nous redonner de l'entrain.

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Après le Canada, direction la Finlande avec Jaakko Eino Kalevi manifestement très attendu. Crinière de folie, large T-shirt, airs timides... Jaako a l'allure d'un jeune adolescent qui fait du skate-board avec ses copains. Et pourtant, le jeune finlandais au nom imprononçable a trente-et-un printemps à son actif. Cet ancien conducteur de tramway de Helsinki s'est mis à la musique et on ne peut que l'en remercier. Sa pop électronique est délicieusement aérienne. La salle est sous le charme, les corps se balancent dans un même rythme, et les jeux de lumières oscillant entre le rose et le jeune, installent une atmosphère sucrée. Son album éponyme est une petite bulle pop, parfois timide, très agréable à l'écoute. Le chanteur peine à se décontracter, il ose quelques rares paroles, mais ce n'est qu'à la fin du set qu'il s'épanouit complètement. D'ailleurs, il tente une chanson supplémentaire, mais le temps est écoulé, il faut quitter la scène. Jaakko Eino Kalevia a rehaussé la soirée, et c'est dans une ambiance plus joviale que le duo anglais fait enfin son entrée.

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La dernière fois que HONNE est venu à Paris, le Pop-Up du Label était plein à craquer et la foule au sommet de l'enthousiasme. C'est dire si cette deuxième venue est attendue. Mais la Maroquinerie est une salle bien plus grande, et c'est encore plus flagrant ce soir. En effet, la salle s'est vidée presque littéralement. Les premiers rangs ont été pris d'assaut par une horde de groupies sur talons qui multiplient les selfies entre deux œillades sur la scène. Le fond de la salle est plus sage et écoute tranquillement la musique.
Si le public est un peu étrange et pas particulièrement entrainant, ce n'est pas la faute du groupe qui livre une prestation aussi bonne que lors de sa dernière date parisienne. Les deux anglais sont accompagnés d'un batteur hors du commun et d'une chanteuse qui vient ajouter sa voix sur certains titres. Cette joyeuse bande ne semble pas du tout perturbée par ce « mauvais » public. Les tubes s'enchainent dans la bonne humeur, entre-coupés de timides interludes en français. Le délectable Warm On A Cold Night - qui les a fait découvrir - est toujours aussi efficace. Tout le set est un concentré de pépites toutes en sensualité. Le charisme du chanteur finit de nous séduire totalement. Mais si le groupe n'a rien à se reprocher, le public, lui, n'est malheureusement pas du tout au rendez-vous. La salle si peu remplie ne rend pas justice au groupe et le peu de personnes présentes ne manifeste pas beaucoup d'entrain. Quelle dommage ! Le concert se finit néanmoins sur All In The Value, absolument parfait.

Finalement, la soirée du Winter Camp Festival aura été très longue. Le début fût très fade, la deuxième partie bien plus attrayante, et la fin un peu mitigée. HONNE mérite un public plus à l'écoute. Espérons qu'il soit au rendez-vous la prochaine fois.