Le mardi 28 juin s'est déroulé le concert évènement de Muse à la Tour Eiffel ! Un cadre somptueux en plein air aménagé à l'occasion de l'Euro 2016 de Football sur la Fan Zone. Comme quoi le foot a parfois du bon... En mai, ce n'était qu'une rumeur, un truc presque trop grandiose pour que ce soit vrai, mais qui a été rapidement confirmé, avec une capacité de 80 000 places, presque autant que le stade de France. 80 000 places qui se sont arrachées comme des petits pains. Peu importe qu'on soit loin, l'important était d'y être, de profiter de l'ambiance semblaient dire tous les amoureux du groupe (même si être prêt, c'est quand même mieux !).
Sécurité renforcée, policiers à tous les coins de rue. Autant dire qu'accéder à la porte qui nous est attribuée sur notre billet, n'est pas une mince affaire, mais on s'en fout pas mal, car on va voir Muse et ça vaut bien le coup de se faire fouiller trois fois, d'attendre 4h et de voir tous nos affaires personnelles jetées à la poubelle. Comme annoncé,
X Ambassadors commencent à 20h30 pétante pour un set d'environ quarante-cinq minutes. Ils avaient déjà assuré la première partie de Muse les deux premiers soirs à l'AccorHotels Arena à Paris, ce n'est donc pas vraiment une surprise de les retrouver ici. Peut-être moins punchy que la première fois qu'on les a vus, mais quand même pas mauvais, surtout avec leur titre phare
Renegades qui clôture leur set en mode chaud bouillant. De quoi bien préparer le terrain pour Muse.

Le célèbre trio britannique quant à lui, se fait désirer. 22h approche sans qu'on ne voit l'ombre d'un Matthew Bellamy à l'horizon. Le set commence quelques minutes avant que la Tour Eiffel ne scintille avec
Psycho. Une belle entrée en matière avec ces vigoureux "Yes sir !" qui donnent immédiatement le ton. Le talent de Muse est au rendez-vous. Pour satisfaire tous leurs fans, ils enchaînent leurs plus grands titres avec les essentiels
Plug In Baby, Hysteria et
Time Is Running Out en passant par
Supermassive Black Hole, Starlight, Map Of The Problematique et
Uprising, de quoi satisfaire ceux qui préféraient le groupe avant ! À chaque nouveau titre, nous sommes plus satisfaits, les hurlements dans la fosse en témoignent également. Le public est sous le charme et reprend les paroles en choeur.
Les titres de leur dernier album
Drones son moins nombreux, mais les trois britanniques n'omettent pas l'excellent
The Globalist qui ne peut aller sans les chants grégoriens de
Drones. L'effet est tout de même moins saisissant qu'à l'AccorHotels Arena, car les quelques cubes d'écrans qui tapissent le fond de la scène ne suffisent pas à nous immerger. D'ailleurs, pour un groupe réputé pour son show, en terme de mise en scène, c'est plutôt minimaliste pour ne pas dire désertique. Des jeux de lumière, quelques écrans et des ballons géants qui se baladent pendant un titre ou deux, histoire de dire... Même si on doit bien avouer que le cadre n'est pas désagréable avec la Dame de Fer en toile de fond. On espérait justement qu'ils en jouent. Pourquoi pas faire voler quelques drones comme lors de la tournée ? Voilà qui aurait quand même eu une sacrée gueule au milieu du Champ de Mars.

Un passage instrumental est grandement apprécié entre le titre
Hysteria et
Time Is Running Out. Un passage qui plonge le public dans un moment de contemplation, avant de le ré-enflammer. Matthew Bellamy n'est derrière son piano qu'une seule fois, pour
The Globalist, ce qui est plutôt surprenant. De toute évidence, Muse ont décidé de mettre de côté les balades et l'aspect symphonique de leur musique et misent sur l'efficacité avec la traditionnelle formation rock. Même la voix de Matthew Bellamy ne semble plus autant flirter avec les aiguës. Le sommet du concert est atteint sur le mythique morceau et particulièrement apprécié en live :
Knights Of Cydonia. Christopher Wolstenholme prend son harmonica pour l'introduire sur le thème de
L'homme à l'Harmonica. Un léger vent souffle sur la foule, comme si la météo avait soudainement décidé de s'accorder avec leur musique. Un sommet musical qui retombe presque aussi subitement quand on comprend qu'il s'agit de leur dernier morceau. Ils s'éclipsent plus discrètement qu'ils sont venus. On attend la suite, la fin. Une attente qui sera tuée dans l'oeuf, puisque moins de dix secondes après, une voix mécanique nous indique les portes de sortie.
Ce concert de Muse a eu un goût de trop peu. On a l'impression que le groupe s'est contenté du minimum syndical, enchaînant les titres les uns après les autres. Bien que Muse ne soient pas réputé pour leur caractère bavard, c'est tout juste s'ils font preuve de la politesse minimum recommandée. 1h30 top chrono, ils terminent le concert, sans rappel supplémentaire, malgré l'enthousiasme du public. Matt, Dom et Chris semblaient en manquer.
Alors oui, il n'y a pas à dire Muse, c'est quand même un sacré groupe qui sait y faire, mais ce concert avait le goût amer du formatage, laissant un sentiment de déception quant à leur performance et leur très bon set. Muse à la Tour Eiffel, c'était l'annonce qui promettait un concert mythique. Tellement, qu'on en attendait des caisses. Il n'a pas été à la hauteur de nos attentes, nous proposant pas mieux qu'un live de festival. Dommage, car le groupe avait largement les capacités pour rendre ce show exceptionnel.