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The Invisible

Paris, Trabendo - 15 septembre 2016

Live-report par Louise Beliaeff

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Dans l'ombre de la grande Philharmonie signée Jean Nouvel se cache une petite salle à la décoration géométrique multicolore. Le Trabendo accueillait ce jeudi 15 septembre le Mash Tour organisé par Brooklyn Bewery pour sa première édition française. Au programme pour l'ouverture, un concert gratuit sur invitation de trois projets musicaux hétéroclites du moment : Awir Leon, The Invisible et Petite Noir. Une affiche sous le sceau de l'électro, du métissage culturel et surtout, de la classe.

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Rien de tel qu'un set d'Awir Leon pour entamer la soirée. Ce danseur professionnel trouve le temps entre deux tournées de développer son projet solo, autour de machines, d'un clavier et de sa voix. Ce soir, il nous offre quelques nouveaux sons issus de son tout prochain album en gestation jusqu'au 14 octobre : Giants. On entend également des mélodies qu'on connait, comme Sitting So High. Des rythmes dansants, une voix suave, l'artiste installe son univers aérien dans une salle assez vide, le public profitant encore du jour et de la bière dans la cour du Trabendo. Les absents ont toujours tort.

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Rapidement, il laisse la scène aux techniciens. Le concert est millimétré on regrette de n'avoir pas plus de temps pour se laisser aller à la musique. Quand The Invisible prennent place, la pièce se repeuple. Pas si invisibles que ça, les trois londoniens occupent la scène par leur charisme. Dave Okumu, Tom Herbet et Leo Taylor n'attendent pas les acclamations pour faire jouer leurs instruments. Une intro vaporeuse débouche sur Jacob And The Angel, un titre issu de leur album éponyme datant de 2013. D'une durée de cinq minutes, il s'étend sur des solos instrumentaux infinis. Dave joue sur sa Telecaster en delay à fond, sa voix non timbrée se perd entre le gros son de la basse et les frappes puissantes de Leo. Les derniers buveurs récalcitrants viennent réchauffer le Tranbendo. Sans prendre le temps de faire une pause, The Invisible enchainent avec un hommage à Prince écrit après la disparition de l'idole de Dave : Oceans Of Purple. Belle et sexy révérence aux rythmes groovy pour saluer une des inspirations du trio. La salle bouge de plus en plus. Suivent Life's Dancer et Memories, de l'album Patience sorti en juin dernier. Ils n'en font pas trop, il exécutent leurs titres à la perfection leur set sans la moindre vague, si ce n'est celle du logo de leur tee-shirts. En fin de set, place à leur tube : London Girl, un morceau funky pour faire danser tout le monde. Et ça marche.

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Enfin, c'est Petite Noir alias Yannick Ilunga, qui prend les rennes du concert. Sa musique atypique croise les rythmes syncopés africains, l'électro, le hip-hop, le funk. Ses musiciens sont vite éclipsés derrière son auguste présence, les images projetées de lui lévitant dans le ciel et sa chemise en lamé dorée. C'est presque de façon magique que la salle paraît envoutée à la minute où le chanteur arrive au devant de la scène. Les déhanchements se déchainent. Reprenant les titres de son premier album La Vie Est Belle/Life Is Beautiful, Petite noir est bien de ceux qui dégagent une chaleur et une aura particulière.

Le Mash Tour est ouvert.