Après le Trianon l'année dernière, c'est ce soir au Bataclan (comme initialement prévu en 2016) que nous retrouvons Skunk Anansie à Paris. Le concert n'affiche pas complet mais les fans sont au rendez-vous et on les sent impatients de retrouver Skin et sa bande.
20h30, les lumières s'éteignent et les choses sérieuses peuvent commencer. Démarrage sur les chapeaux de roues avec
And Here I Stand et
Intellectualise My Blackness : le son est énorme. Le public applaudit à tout rompre les musiciens, mais c'est bien l'entrée en scène de Skin qui va déchaîner les passions.

Si l'on peut se poser la question de la pertinence d'une nouvelle date parisienne pour promouvoir le même album, et si le remplissage de la salle nous conforte dans cette idée, les fans présents eux ne semblent point s'en soucier. D'autant plus que si les musiciens sont bien statiques, Skin, elle, fait le show. Elle mange les fleurs qu'on lui offre, embrasse un spectateur dans le public, nous explique à quel point il est formidable que nous ayons tous fait le déplacement ou encore commente les morceaux. Nous avons même droit ce soir à un titre que le groupe n'a jamais joué à Paris,
Victim, et pour cause, Skin le chante en duo avec Erika Footman, qui officie aux claviers un peu cachée à gauche de la scène depuis le début du concert. Belle prestation, plutôt inattendue.
Les chansons s’enchaînent, entre nouveautés et classiques qui font toujours autant leur effet, telles
Because Of You suivie d'une belle ovation du public ou
Twisted qui verra Skin terminer debout sur les épaules des spectateurs.

Dans un registre plus sérieux, Skin regrettera que de vieux morceaux tels
Yes It's Fucking Political ou
Little Baby Swastikkka soient malheureusement toujours autant, si ce n'est plus, d'actualité. On sent réellement l'émotion à chaque instant et force est de constater que malgré les années, et même si le son du groupe semble parfois avoir vieilli, la présence scénique, la rage et le dynamisme de Skin sont toujours intacts.
Et quand arrive les rappels et que le groupe entame
I Can Dream, alors je me rappelle pourquoi j'étais si fan il y a vingt ans. Tout est intact, Le Bataclan vibre, Skin nous en met plein la vue. Rien n'a changé, et il se peut bien que certaines choses ne changent jamais. En résumé, une belle soirée, mais qui laisse plus un goût de nostalgie que de futur. Mais c'est peut-être à cause de tous les clones de Fred Durst dans le public que je dis ça.