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Pixx

Paris, Trianon - 31 mars 2017

Live-report par Albane Chauvac Liao

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On commence notre périple musical à Lausanne avec Sandor et son mélange de synth-wave et électro-pop.

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« Au premier contact j'ai vu dans tes yeux/ Des flammes, des bombes, des roquettes et du feu » : le Trianon est amoureux, la romande nous installe d'entrée de jeu dans une ouate câline.

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Quel est donc cet avatar qui entre en scène, Alice au pays des lutins ? Maquillage paillettes et bottes de punkette, Pixx nous fait du pied avec sa voix fantôme. Bouche ouverte et yeux alertes, ambiance trash. On se croirait dans un film d'épouvante tout droit sorti de nanarland. C'est Fever Ray à la fête foraine. « What can I do/What can I do/I can't please you » sur Fall In, on veut lui crier « Mais si Pixx, tu nous fais plaisir ! ». Un show pop avec deux guitares et un clavier qui sait aussi chanter. Le Trianon qui était jusque-là trop sage et académique, se réveille, pailleté jusqu'aux oreilles. Le groupe de Cheapstead est mené à la baguette par la fée Hannah Rodgers, qui, au regard de ses gesticulations, semble se taper une transe musicale des plus brutales. Voix descendante, son crescendo, elle est dans un autre monde sur scène. « I don't want to feel the need/To grip on tight to everything I see » : on retrouve les mouvements déjà vus dans le video clip de Grip. Un univers à s'approprier en achetant son premier album, The Age Of Anxiety, qui sort le 9 juin chez 4AD !

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On saute dans la calèche et hop, en route pour le Canada avec Austra. Dès les premières notes, on pense à Björk, version celte. Vêtue d'une longue robe en velours jaune, Katie Stelmanis maîtrise les battements d'ailes comme de voix. Le light gaming offert par le Trianon et les pas de danse de la cantatrice nous plongent dans une chorégraphie contemporaine. L'homme aux claviersest complètement perché. Les paroles ne comptent pas, c'est une affaire d'intonation. Sur Forgive Me, les membres du groupe se mettent à genoux pour laisser la chanteuse faire sa prière pop : « What do I have to do to make you forgive me?/I wouldn't even tell the world if you could hear I'm sorry/What do I say to make it so you stay around me?/What do I have to do? What will release me? ».
Le chant d'église se transforme soudain en beat électro, avec un problème technique symbolique (« We just lost power and now it's back »). Le son, toujours plus extrême. Les paupières fluo de l'homme aux claviers prennent tout leur sens. La voix résonne dans le fond de nos pensées. Les spots arc-en-ciel et le rideau arrière rainbowie enflamment les spectateurs du deuxième étage. Ce soir, le verbe sauter se conjugue à toutes les personnes du pluriel. Un jeu étrange a lieu sur scène, chaque membre se révèle être un artiste à part entière, chacun dans son trip : l'homme aux claviers fait du talons-fesses, la chanteuse chasse les esprits et il y a un corbeau inarrêtable à la batterie. Fin ? Encore ! Du gros son spatial, une odyssée ponctuée d'un vrai tempo électro. Soudain, le verre des lustres se brise en un éclat, c'est la fin.

Non loin, au Trabendo, a lieu la soirée de clôture du festival, où toutes les femmes s'emmêlent. Vite, vite, 2018 !