Chronique Album
Date de sortie : 29.09.2017
Label : BMG
Rédigé par
Emmanuel Stranadica, le 10 octobre 2017
Nous ne sommes pas encore à la fin de l'année, mais déjà certains Best Of font leur apparition. C'est le cas de celui de Feeder, mais ce disque est au final bien plus que cela. C'est en effet la célébration des vingt-cinq ans de carrière du groupe. Et pour cela les anglais n'ont pas lésiné sur les moyens en extrayant pas moins de 41 chansons de leur répertoire. Cerise sur le gâteau, un troisième disque avec pas moins de neuf compositions inédites vient s'ajouter aux deux autres déjà sacrément bien garnis.
Pourtant, la première réaction en apprenant la nouvelle de la sortie de ce disque fut : Encore !? Eh bien oui, car en 2006, Feeder avaient déjà sorti une compilation intitulée Singles qui reprenait vingt morceaux évidemment sortis en simple ainsi qu'un DVD contenant vingt-six vidéos. Alors, une dizaine d'année plus tard, on a légèrement grimacé avec ce nouveau disque qui semblait sentir un peu le réchauffé. Mais au final, l'ajout d'un véritable album supplémentaire, intitulé Arrow, change sacrément la donne. De plus, soyons vraiment honnête, on a pris un sacré plaisir à se replonger dans bon nombre des compositions déjà connues. Feeling A Moment, Just The Way I'm Feeling, Buck Rogers, Turn, Piece By Piece ou encore le bien plus récent Eskimo, figurant sur le premier disque nous ont enchanté. Même réaction sur le deuxième volet où We Are The People, Tumble And Fall, Silent Cry, Paperweight ou encore Save us restent de petits moments de bonheur.
Mais qu'en est-il de Arrow ? Feeder nous étaient revenus l'année dernière avec All Bright Electric, un disque un tant soit peu lourd par moments, bien éloigné des deux essais en solo de Grant Nicholas, le leader du groupe. Figure You Out qui inaugure cet album se positionne dans un rythme un peu downtempo mais suffisamment électrique pour faire mouche. Walk Away qui lui ensuit est du Feeder pop pur jus. On comprend à ce moment-là que ce ne sont vraiment pas des chutes de studio et que les anglais ont voulu garder ce côté mélodique qu'ils savent donner à leurs compositions. Bees ou encore Veins pourraient d'ailleurs constituer d'excellents singles, dans la lignée de certains tubes du passé. Feeder se lâchent finalement sur le morceau qui donne son titre à l'album. Lourds, pesants et furieux, les britanniques n'ont au final pas totalement rendu les armes avec la power pop. D'ailleurs, après un peu plus de légèreté avec Dive et Sirens, Grant Nicholas et Taka Hirose, les deux têtes pensantes de la formation, se font encore un peu plaisir avec un Landslide pétaradant qui vient conclure le disque.
Feeder ont donc réussi à faire de ce disque bien plus qu'un simple Best Of. Plus de trois heures de musique, neuf nouvelles chansons, le compte est bon. Le groupe réitérera peut-être l'opération dans dix ans, avec probablement une autre alternative pour rendre la prochaine compilation intéressante. D'ici là, on a largement l'occasion de découvrir et redécouvrir avec ce disque un groupe qui malheureusement n'a jamais réussi à percer en France. Ce qui est bien dommage. Espérons que ce triple album modifie la donne.