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Depeche Mode

Paris, Stade de France - 1er juillet 2017

Live-report par Emmanuel Stranadica

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On a évité ce qui aurait pu faire office de catastrophe hier soir au stade de France. Je veux bien entendu parler de la pluie, et non du concert du concert de Depeche Mode. Après une bonne première partie de journée très pluvieuse, les dieux de la météo se sont montrés cléments avec la bande de Basidlon. C'est d'ailleurs sous un ciel bleu et ensoleillé que les américains d'Algiers ont ouvert les hostilités. Quarante minutes intenses de concert où le groupe est venu présenter les titres de son second album, The Underside Of Power, disponible depuis peu dans les bacs des disquaires.

Vingt minutes avant le début du concert de Depeche Mode, une éphémère mire de télévision sur lesquels DM et Spirit apparaissent font monter l'excitation dans le Stade de France qui se remplit de plus en plus. Il faudra toutefois encore attendre jusque 21h pour que résonne dans l'enceinte Revolution des Beatles, donnant cette fois le coup d'envoi d'un show qui va durer plus de deux heures. Cover Me dans une version remixée ensuit le morceau des Fab Four et voit le groupe au complet arriver sur scène. Comme très souvent, Depeche Mode débutent leset avec la plage d'ouverture de leur dernier disque. Le Stade de France n'échappera pas à ce rituel. Going Backwards explose alors que les écrans se remplissent de peintures fluo contrastant parfaitement avec la noirceur du morceau. Dave Gahan est déjà en transe. Gilet sans manches à paillettes, il traverse la scène de long en large, chante et danse. Le son est un peu lourd. La batterie bastonne et les guitares se font plus électriques que jamais. So Much Love dans la foulée se montre percutante et rageuse. On pense alors que les anglais vont enchainer les titres de Spirit mais c'est mal les connaitre. Ceux-ci brouillent les pistes pour mieux nous surprendre.

En effet, à cinq sur scène, Depeche Mode surenchérissent avec un Barrel Of A Gun particulièrement musclé. Conclu par l'inclusion vocale d'un inattendu extrait de Grandmaster Flash, le groupe tape fort en ce tout début de concert. Puis replongée dans Playing The angels avec la version revisitée par Jacques Lu Cont de A Pain That I'm Used To. Interprétation d'autant plus étonnante que Martin Gore joue à la guitare, ongles noirs vernis, le fameux gimmick crée par le leader de Zoot Woman pour sa version du morceau de Depeche Mode. La guitare prend vraiment de plus en plus d'importance dans le set de Depeche Mode. Les enchainements vers les compositions d'albums antérieurs vont alors se multiplier. Corrupt, rare retour vers un album assez peu aimé des fans Sounds Of The Universe, In Your Room, World In My Eyes, la machine à tubes est en route. Celle-ci se voit interrompue le temps de Cover Me extrait de suivi de deux chansons jouées sans Dave. Une interprétation intime de Judas par Martin, suivie d'un inévitable Home au final repris par le public à l'unisson. Deux derniers extraits de Spirit, Poison heart et le premier single Where's The Revolution où des dessins de poings levés, de jambes en marche et de drapeaux trouvent parfaitement leur place. En enchaînant superbement avec une nouvelle interprétation du fabuleux Wrong, Depeche Mode cassent vraiment la baraque à ce moment-là.

Puis viendra le temps d'une replongée dans les classiques du groupe. Le Stade de France est aux anges lors d'un Everything Counts modernisé et particulièrement réussi. Le vrombissement de la Porsche de Dave Gahan à l'entame de Stripped procure au moins le même effet sur l'audience. Et que dire d'Enjoy The Silence et Never Let Me Down Again ? Il fallait le vivre pour le croire. Le set principal s'achève avec beaucoup d'émotions. Trois petites minutes de break et Martin Gore accompagné de Peter Gordeno reviennent sur scène pour une poignante interprétation de Somebody. Le groupe sera de nouveau au complet pour un Walking In My Shoes sur laquelle les membres d'Algiers danseront au sein même de la fosse à côté des fans de groupe de Basildon. L'énorme surprise du soir, même si elle n'est pas exclusive au concert de Paris, c'est bien entendu la reprise du Heroes de David Bowie. Cela constitue un mini évènement car je n'ai pas le souvenir d'un autre reprise jouée par Depeche Mode sur scène. Un peu dans la retenue et presque minimal une bonne partie de la chanson, le groupe se lâche vraiment en fin de morceau. Il faut un I Feel You, où la voix de Dave est un peu engloutie par les instruments, pour nous remettre de nos émotions. Personal Jesus, classique d'anthologie, vient clôturer une soirée longue de deux heures et quinze minutes.

Mission parfaitement accomplie pour les anglais. Le groupe a très bien su se promener dans sa discographie et toucher une audience dont les attentes musicales devaient être assez diversifiées. On regrettera l'éternel manque de dialogue avec le public. Cela ne gâche en rien la performance, la communion avec celui-ci se faisant musicalement. Le groupe vient d'annoncer une nouvelle date à l'AccorHotels Arena cette fois, en décembre de cette année. On a déjà hâte d'y être !
setlist
    Going Backwards
    So Much Love
    Barrel Of A Gun
    A Pain That I'm Used To
    Corrupt
    In Your Room
    World On My Eyes
    Cover Me
    Judas
    Home
    Poison Heart
    Where's The Revolution
    Wrong
    Everything Counts
    Stripped
    Enjoy The Silence
    Never Let Me Down Again
    ---
    Somebody
    Walking In My Shoes
    Heroes (David Bowie cover)
    I Feel You
    Personal Jesus
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