logo SOV

Coldplay

Paris, Stade de France - 15 juillet 2017

Live-report par Déborah Galopin

Bookmark and Share
Coldplay étaien t à l'affiche du Stade de France pour trois dates consécutives. Nous nous sommes rendus à la première, le samedi 15 juillet.

L'ouverture des portes s'est faite à dix-sept heures, mais certains n'ont pas hésité à faire le pied de grue dès six heures du matin pour être au plus près de Chris Martin. Pour faire patienter leurs fans jusqu'à 21h15, deux premières parties nous ont été proposées : Lyves à 19h15 et Tove Lo à 20h. On a tous pu entendre Habbits sur les ondes radiophoniques, aussi nous étions curieux de voir ce que cela donnait en live. Elle surgit dans un sweat jaune, entourée de trois musiciens, prête à communiquer toute son énergie au stade de France. La voix sensuelle qu'on aimait est beaucoup plus grave sans arrangement, lui faisant perdre de son charme. Moins lisse que sur l'album, l'electro-pop de Tove Lo n'a séduit que moyennement la fosse attendant avec impatience Coldplay.

En fond de scène, un mur floral reprenant les couleurs spectrales nous promet un concert coloré — et c'est peu de choses de le dire. Le concert s'ouvre sur le chant lyrique « O mio babbino Caro » de Maria Callas puis un décompte est lancé annonçant l'entrée des artistes sur scène. L'excitation est à son comble alors que Charlie Chaplin prononce son discours de paix et de tolérance du Dictateur. Le groupe annonce le ton de cette soirée en quelques phrases : « nous pensons beaucoup trop et nous ne ressentons pas assez ». C'est ce que nous comptions bien faire ce soir : ressentir et vivre intensément ce concert.

Dès le premier titre, A Head Full Of Freams, nous savons déjà que ce que nous vivons est grandiose. Alors que la musique résonne, les couleurs explosent sur scène, dans le ciel avec des feux d'artifice et sur l'avancée de la scène alors que Chris Martin la traverse au milieu des cotillons. Le groupe a vu les choses en grand, rendant l'émotion palpable dans la fosse et les gradins. Ils enchaînent leurs plus grands titres avec Yellow. Les bracelets que nous avons tous au poignet s'allument en rythme de la musique, colorant le public de jaune. C'est sur le titre Hymn For The Weekend que l'unicité entre chacune des personnes présentes s'est le plus ressentie. Chris Martin nous demande de ne pas utiliser nos appareils portables durant cette chanson, car nous allons être filmés : le stade est noir et n'est coloré que des bracelets que nous avons. Le public, respectueux, n'a pas allumé ses écrans lumineux et nous avons vécu ensemble ce moment comme l'un des plus forts et des plus émouvants. Coldplay, ce n'est pas seulement des hymnes joyeux, c'est aussi des chansons tristes comme Fix You ou The Scientist, et nous sommes heureux de voir qu'ils ne les ont pas mises de côté pour autant. Sur Every Glow, Chris Martin tient à rendre hommage à toutes les victimes des attentats, toutes les villes qui ont été touchées durant ces derniers mois. Les écrans projettent une rosace aux couleurs bleutées, alors que Chris Martin est seul avec son piano au bout de l'avancée, l'ambiance est cérémonieuse. Pendant quelques minutes, le stade de France s'est transformé en église.

Comme nous l'a dit le chanteur en début de ce concert, ce qui importe c'est que l'on fasse du bruit et s'amuse. Malgré l'ampleur du groupe, leur générosité est perceptible. Pour satisfaire l'ensemble des spectateurs, peu importe notre place, ils jouent à différents endroits, entrecoupant leur set. On a pu compter deux autres scènes en plus de la principale : une au premier tiers du stade et une seconde aux deux tiers. Le trio concentré sur un espace plus réduit joue en acoustique certains de ses anciens morceaux comme Magic, In My Place ou encore Don't Panic. L'instant y est plus intimiste, du moins aussi intimiste que cela puisse être au milieu d'un stade. Comme à chacun de leurs concerts, un(e) de leur fan a demandé au groupe une chanson en particulier. Ce samedi, c'est une jeune fille, Pauline, qui a pu lancer sa requête : Us Against The World. Il est touchant de voir que Coldplay parlent à plusieurs générations, des adolescents comme des fans de la première heure. Durant l'espace de trois titres, le calme règne avant de reprendre de plus belle avec des morceaux plus électrisants sur la scène principale. Ils finissent cette première soirée au Stade de France avec Up & Up. Il ne s'agit indéniablement pas de leur meilleur morceau, mais le feu d'artifice final a fermé dignement cette soirée, à l'image de tout ce que nous avons ressenti et vécu.

Nous avions forcément des attentes envers le groupe britannique et pourtant, ils sont parvenus à nous surprendre par le show qu'ils nous ont réservé. Malgré des titres parfois proches les uns des autres, les deux heures de concert sont passées en un éclair, l'ennui ne venant nous saisir à aucun moment grâce à la mise en scène. Ils ont su doser les différentes émotions qu'ils nous ont communiquées, nous projeter dans différents univers : dans une forêt sombre sur Midnight, dans l'espace pour A Sky Full Of Stars ou encore sur une piste de danse géante sur Adventure Of A Lifetime. La qualité des musiques de Coldplay s'est, certes affaiblie, mais le groupe a toujours autant à cœur d'offrir de beaux lives. Un concert qui très certainement restera dans les mémoires de tous ceux venus ce soir, nous transmettant beaucoup de rêves et d'émotions positives.
setlist
    A Head Full of Dreams
    Yellow
    Every Teardrop Is a Waterfall
    The Scientist
    God Put a Smile Upon Your Face
    Paradise
    Always in My Head
    Magic
    Everglow
    Clocks
    Midnight
    Charlie Brown
    Hymn For The Weekend
    Fix You
    Viva la Vida
    Adventure Of A Lifetime
    Kaleidoscope
    In My Place
    Don't Panic
    Us Against The World
    Something Just Like This
    A Sky Full Of Stars
    Up&Up
Du même artiste