Depuis le début du mois de juin, un choix cruel se présente chaque soir aux amateurs de musique et de ballon rond : que choisir entre une bonne soirée rock ou un match de la Coupe du Monde de football ? Jeudi soir dernier, et malgré un « séduisant » Paraguay - Suède diffusé à la même heure, la raison nous poussait logiquement du coté de la Maroquinerie pour la dernière édition de l'Inrocks Indie Club avant quelques mois de vacances mérités.
Arrivés sur place à peine une vingtaine de minutes seulement avant leur montée sur scène, les australiens des Grates ont assuré un set court mais efficace, menés par une chanteuse dont les bondissements feraient pâlir d'envie n'importe quel kangourou. La comparaison avec les Yeah Yeah Yeahs, presque inévitable, tourne toutefois largement en la faveur des américains tant la différence de classe est flagrante.
Annoncés depuis quelques semaines comme les prochains Arctic Monkeys, et d'ores et déjà soutenus par une colonie de (très) jeunes groupies anglaises, les Little Man Tate et leur prestation en demi-teinte ont laissé la majorité du public perplexe. Certes les singles The Agent et What ? What You Got ne manquent pas de charme, mais l'ensemble des compositions souffre d'une absence totale d'originalité et de créativité. A revoir d'ici quelques mois, une surprise, bonne ou mauvaise, restant toujours possible.
The Cooper Temple Clause, de retour en France après près de cinq longues années d'absence, ont rapidement remis les pendules à l'heure. Si beaucoup craignaient que le départ de Didz Hammond n'ait été préjudiciable à la formation, la réponse des anglais après seulement quelques minutes de show est sans équivoque : les titres, anciens ou inédits, sont parfaitement maîtrisés, les nombreux échanges d'instruments entre les musiciens s'avérant être une preuve supplémentaire de leur polyvalence.
La setlist est à l'image des rêves les plus fous des fans et les principaux tubes sont bien entendu joués avec, dans le désordre, Been Training Dogs ou Film Maker pour See This Through And Leave et Blind Pilots, Talking To A Brick Wall et Promises, Promises pour Kick Up The Fire And Let The Flames Break Loose. Les sept inédits testés, du très lourd Homo Sapiens au superbe Waiting Game, rassurent également le public sur la capacité des Coopers à se renouveler et à nous proposer un troisième opus des plus réussis d'ici quelques mois.
Une prestation de haute volée ponctuée de façon magistrale par une version alternative de Panzer Attack oscillant entre le punk et l'électronique dont personne ne sortira indemne sur le coup de 23h30.
Une belle fin pour la première année d'existence de l'Inrocks Indie Club, dont le retour à la rentrée prochaine ne laissera très certainement personne de marbre !