Les Canadiens de
Chastity qui ouvrent ce soir pour YAK sont pour la première fois de leur carrière en tournée en Europe.
Musicalement le groupe est assez étonnant car le set démarre par un versant plutôt pop avant de tourner rapidement vers du hardcore bien féroce. Malheureusement ni dans un style ni dans l'autre, le groupe ne convainc. L'ensemble est certes bien foutu et efficace mais cela manque singulièrement d'originalité. On n'a cependant pas le temps de s'ennuyer car le set est vite expédié : moins de vingt-cinq minutes sur scène pour les canadiens.

Un concert de
YAK est toujours un événement car il est acquis d'avance que la soirée sera excellente, mais on ne sait jamais ce qui se passera scéniquement parlant. Le groupe est tellement imprévisible et innovateur qu'il peut tout aussi bien délivrer un set empli de bruit et de fureur qu'un autre plus bluesy ou psychédélique. YAK n'ont que trois ans d'existence mais le groupe continue d'innover et de ne pas se reposer sur les lauriers de l'excellent
Alas Salvation sorti l'an dernier. Comme en atteste leur début de set qui voit un groupe un peu plus assagi musicalement mais tout aussi intéressant avec des morceaux qui fleurent bon le rock classique avec un penchant pour une forme de psychédélisme.
Leur récent single
All I Need Is Some Sunshine In My Life, reprise de Dixie Nightingales, montre un groupe au sommet de son art, avec ce titre de rock fiévreux tout aussi bon que leurs précédentes productions. Oliver Henry Burslem est toujours une bête de scène incroyable en plus d'être d'un guitariste virtuose et un claviériste de talent.
Le trio démarre sur les chapeaux de roue avec
Harbour The Feeling, l'un des meilleurs titres de
Alas Salvation.
Heavens Above, et
Roll représentent YAK dans son versant plus bluesy pour un résultat tout autant jouissif. Il est incroyable de voir un groupe aussi jeune avoir déjà digéré toutes ses influences qui vont du blues au psychédélisme en passant par la furie des Stooges et le son lourd de Black Sabbath et d'en avoir fait un mélange si personnel et si passionnant.

Oliver est toujours aussi barré et vient jouer des solos de guitare abrasifs sur
Alas Salvation au milieu d'un public en transe.
Victorious reste l'un des sommets du groupe avec ses superbes parties de guitares et ce côté haché qui en font toute la saveur. Pas rassasié des bains de foule, Oliver Burslem y retourne sur
Use Somebody et s'amuse à prendre les lunettes de l'ingénieur du son ou de membres du public pour une vision certainement kaléidoscopique de la salle.
Words Fail Me et le superbe
Hungry Heart enfoncent le clou dans un final apocalyptique. Sur ce dernier, Oliver balance rageusement sa guitare qui n'en demande pas tant sur les amplis et le set s'achève dans un déferlement de larsens.
Encore un concert, un de plus, superbe à l'actif des londoniens qui s'imposent définitivement comme l'un des groupes les plus excitants à être apparus au cours de ces dernières années.