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YAK

Paris, Maroquinerie - 4 octobre 2016

Live-report par Le Mad

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YAK ! Avec un tel nom, qui claque comme un coup de fouet au fin fond de la toundra, pas étonnant que « ça a envoyé du bois » à la Maroquinerie, comme se plaisent à le dire les amateurs de rock de bucherons... Et il ne fallait pas compter sur les frenchies de Mozer, pour nous bercer en première partie ; ce sont nos oreilles « qui ont pleuré leur mère » ! Sacré sacre du tympan...

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C'est à donc SirHill - alias Cyril Sudraud, ci-devant guitariste en congé prolongé de son poste chez les Hushpuppies - et à ses complices, Léo Bouchier-Végis à la batterie et Julien Zordan à la basse, qu'ont échu l'honneur de défourailler les premiers. Ne vous fiez pas une seule seconde à la particule de nobliau british de son nom de scène... L'a pas le p'tit doigt en l'air en tenant sa fender le Cyril ; Neil Hannon, vrai gentleman-rocker lui et présent il n'y a pas si longtemps sur cette même scène, en ferait une fausse route avec son thé s'il venait à poser l'oreille sur un madrigal façon Sudraud. Car Mozer fait dans la « Stoner rock psykedelik music », autrement dit un mur de son de maçon. A cet égard, notez l'emploi superfétatoire du K ; si ça, ce n'est pas de l'invention à la Mother...
Plus sérieusement, Mozer a cogné sec durant tout le set. Lorsque SirHill déclare que The Last Man sera l'avant-dernier titre, on se relève à peine de la série d'uppercuts sonores. A part un lapidaire « ça va la Maroqu ? » et un « Merci d'être venus ! », il n'a pas perdu son temps en parlotes et s'est concentré sur sa guitare pour lui arracher des sons rugueux et limite torturés. Léo, littéralement à l'avant-scène, en a profité pour se livrer à un véritable show ; un véritable agité du crash et de la cymbale à rendre vert de jalousie Animal, le batteur des Muppets. A sa décharge, il est fort rare qu'un batteur ait autant de visibilité sur une scène ; il aurait bien eu tort de se priver de cette occasion inespérée. Zordan à la basse n'a été pas en reste ; le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne nous l'a pas joué façon sirtaki à la grecque ! Stoneurs et stoneuses de tout poil, adeptes d'un rock à la bétonneuse après lesquels aucune flower power ne repousse, lorsque le seigneur de la colline et ses serfs repassent par Paname, prenez vos bouchons à oreille et courez les voir !

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La nappe sonore de synthés, qui dure la majeure partie du changement de scène, a beau avoir été un peu envahissante ; elle nous a bien préparés à l'entrée de Oliver - Oli - Burslem, chanteur, guitariste... et claviériste ! Il s'installe directement derrière celui-ci pour une longue intro très psyché de leur titre Harbour The Feeling, tandis que ses deux complices entrent à leur tour sur scène. Malheur à celui d'entre nous qui aurait pu croire que le reste du concert serait à l'avenant... Oli empoigne sa guitare et en tire un gros son bien torturé, à l'image de son chant explosif et rageur. Le rythme est donné ; pied au plancher jusqu'au bout pour un road trip punk durant lequel on s'arrête juste pour faire le plein au garage !
Le public de la salle ne s'y trompe pas et très vite, la fosse est traversée par de rudes secousses et même le trio de groupies qui se trouvait derrière moi - de longilignes anglaises à la Twiggy et sages en apparence - finissent par rejoindre les pogoteurs ! Tandis que Oli prend visiblemement un grand plaisir aux bains de foule et à surfer gratte à la main sur la vague du public, Elliot Rawson, agrippé à sa rutilante Rickenbacker, et Andy Jones aux percussions continuent stoïquement à balancer une rythmique d'enfer. J'aurais été comblé par cette soirée à la Maroquinerie, si j'avais pu récupérer la setlist à la fin du show, comme c'est d'usage lorsque l'on est un chroniqueur un tant soi peu pro... Raté, dammed ! D'autant qu'il est impossible de se référer à leurs précédents concerts ; ils nous le précisaient dans l'interview accordée en mai dernier, YAK ne savent pas cinq minutes avant de grimper sur scène quel sera l'ordre de leurs morceaux...

Si ça, ce n'est pas de la punk rock attitude !