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YAK

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 12 février 2019

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Le deuxième album de YAK, Pursuit Of Momentary Happiness est, si cela était possible, encore supérieur à leur inaugural et très bon Alas Salvation. Le groupe explore sur ce disque des voies nouvelles qui les voit parfois s'aventurer dans une sorte de psychédélisme 60's de très grande facture. Rencontre à Paris avec Oliver Henry Burnslem, aussi calme et pondéré dans la vie qu'il n'est sauvage sur scène.

Je sais que le processus de création pour ce nouvel album a été très compliqué, que le disque a eu du mal à se faire, qu'il y a eu beaucoup de péripéties avant son enregistrement...

Je pensais que l'on ne ferait qu'un disque. A la fin de la tournée du premier album, j'ai tout cassé lors du dernier concert en pensant que c'était notre ultime show. Andy avait toujours prévu de partir vivre en Australie. Lorsque je suis allé là-bas, rien ne s'est passé comme prévu. Puis j'ai rencontré Jason Pierce de Spiritualized à Londres. Il a toujours été une source d'inspiration pour moi. On a commencé à travailler sur des morceaux et à chercher un label.

C'est lui qui a produit l'album ?

« Il est comme un co-producteur. Il a donné des directions au disque. Il chante sur le dernier morceau de l'album.

Vous avez donc changé de bassiste après le départ de Andy ?

C'était un super bassiste. Nous étions amis depuis nos quatre ans. Mais il y avait déjà eu des changements de bassiste dans le groupe.

Vous avez enregistré l'album aux Rak Studios ?

Oui, on l'a enregistré live. Il y a quelques overdubs mais très peu.

Le disque est une continuité de Alas Salvation mais il est aussi différent, comme par exemple le premier single Bellyache qui sonne très pop...

C'est vrai. J'aime beaucoup ce morceau. J'écoute beaucoup de trucs de Sun Ra à Spiritualized. Du coup il y a plein d'influences qui se mélangent. Ce titre m'est venu en jouant le Revolution Blues de Neil Young sur la plage.

Il y a encore plus d'influences diverses sur ce disque qu'il n'y en avait avant chez YAK...

Oui, je pense. Je me sens plus à l'aise pour chanter. J'ai plus confiance en moi que dans le passé. Du coup, je peux proposer des trucs très différents les uns des autres...

White Male Carnivore sonne très Stooges. Vos live font penser à leur folie. Ils sont une influence pour vous ?

Ils font partie des groupes que j'aimais lorsque j'avais treize ans et que j'aime toujours aujourd'hui, comme le Velvet Underground. J'aime la simplicité des Stooges et l'avant-garde d'un groupe comme le MC5. J'ai toujours aimé les groupes de Detroit. J'ai l'impression qu'il y a toujours eu une connexion entre Detroit et les Midlands. J'aime les groupes simples qui ne se la jouent pas comme Slade qui sont de Wolverhampton. J'aime voir plein de groupes dans plein de styles différents. Récemment, au milieu de nulle part dans les Midlands, je suis allé voir un groupe de vieux jouant du jazz et c'était génial.

Sur le dernier morceau du disque, This House Has No Living Room, il y a un côté hippie avec ce chant des oiseaux...

Je les ai enregistrés de ma salle de bain. C'est mon morceau préféré du disque. J'aime bien, après tout le bruit des autres morceaux, le calme de celui-ci...

Que signifie le titre de l'album Pursuit Of Momentary Happiness ? Que ce qui importe c'est d'être heureux sur l'instant ?

Je pense oui. C'est cool de ne penser qu'au moment présent sans se préoccuper de la longévité...

Il y a depuis vos débuts une continuité graphique dans vos pochettes. Celle-ci est encore typique de YAK...

C'est la même personne qui crée toutes nos pochettes. Nick Waplington a réalisé des photos géniales dans les années 70 du mouvement punk, de The Clash, de Joy Division... Il peint également. C'est un artiste que j'admire profondément.

Vos vidéos ont toujours un côté arty...

Je ne sais pas. Je n'y pense pas trop. On vient d'en filmer une pour Fried qui vient tout juste de sortir. Elle est bien étrange. C'est cool.

Vous avez beaucoup tourné. Vos concerts sont toujours sauvages. D'où vient cette énergie ?

Je ne sais pas. De l'insécurité peut-être ? J'aime l'idée de ne pas être dans le contrôle.

Vous avez beaucoup joué en France. Tu as une relation particulière avec le public d'ici ?

J'aime comment le public français réagit. Je trouve qu'il y a une plus grande culture musicale en France qu'en Angleterre. Les gens en France me semblent plus réceptifs que ne le sont les gens au Royaume-Uni.