Un peu plus d'un an après leur passage au Pop-Up du Label et à quelques mois de la sortie de leur 2ème album, les londoniens de Gengahr étaient de retour à Paris pour présenter de nouveaux titres.
Gengahr et Paris, c'est un peu une histoire d'amour. Après plusieurs passages dans la capitale ces dernières années, les quatre anglais investissent la petite salle du 18ème arrondissement et s'apprêtent à jouer devant une poignée de personnes qui ont osé braver la noirceur d'un dimanche soir pour découvrir les nouvelles chansons de tirées de Where Wildness Grows.
Le ton est rapidement donné puisque le groupe démarre le set avec un single incontournable issu du premier opus : Heroine. Guitares hurlantes, voix aérienne et batterie savamment dosée, Gengahr se lancent dans une pop planante et rêveuse pour le plus grand plaisir de la petite foule qui s'est amassée devant la scène. Sans fioritures et dépouillés de tout artifice, Felix, Hugh, John et Danny affichent une petite timidité pour remercier le public mais sont remplis d'assurance lorsqu'il s'agit de jouer leur tout dernier single Mallory. Lumières blafardes et silence complet parmi les spectateurs accompagnent ce titre fort ressemblant à ce que le groupe a pu faire auparavant mais en étant tout aussi efficace. On note néanmoins que la voix Felix Bushe tend à partir dans les graves (exercice bien plus facile selon ses dires).
Suivent alors I'll Be Waiting et l'immanquable Bathed In Light. Surfant avec facilité sur une pop accrocheuse, la formation londonienne tombe ensuite dans un rythme plus effréné avec Embers avant que n'arrive ce qui sera pour ma part le meilleur titre de leur futur second album : Before Sunrise. John, qui est indéniablement un excellent guitariste, introduit la chanson avec des riffs fleurant bon l'été. La voix particulière de Felix repart dans les aigus pour notre plus grand bonheur. Diablement efficace ce morceau nous invite à fermer les yeux et partir dans des rêves hauts en couleur, on demanderait presque que le groupe le rejoue, histoire de se perdre à nouveau dans cette dream pop ô combien chaleureuse.
Oscillant dans plusieurs directions musicales, Gengahr offrent un moment tout en douceur (néanmoins emprunt d'une certaine gravité dans les mélodies) avec Pull Over avant d'enchainer avec le sublime Fill My Gums With Blood. Le public, quant à lui, est toujours ravi de réentendre un titre phare de A Dream Outside. La voix de Felix est quant à elle un perpétuel ravissement pour les oreilles. Il faut dire qu'il a pris beaucoup d'assurance depuis ces deux dernières années et maitrise parfaitement des notes parfois très hautes. La basse et la batterie s'accordent quant à elles parfaitement sur ce titre. Remerciant toujours assez timidement la foule, le groupe offre pour la fin du set trois nouvelles chansons : Burning Air, Where Wildness Grows et le single assez brut et très appréciable Carrion. Même en ayant donné quelques concerts auparavant, on sent que le groupe est parfaitement rodé et maitrise déjà assez aisément les nouvelles chansons.
Le temps de quitter la scène une poignée de secondes et Gengahr remontent pour finir le concert sur She's A Witch. De quoi nous replonger une dernière fois dans les méandres d'une pop parfaitement efficace. Il faut dire que la voix tout en retenue accompagnée d'une douce instrumentalisation a de quoi de plaire, tout comme le pont à la guitare incisive de John qui vient embraser une dernière fois le public.
Bien que le public était peu nombreux ce soir, on peut dire sans crainte que chaque personne présente est repartie le sourire aux lèvres, convaincue que Gengahr ont encore beaucoup à offrir et que leur second disque tiendra toutes ces promesses.