Pas de première partie en ce samedi soir pour les Écossais de Simple Minds. Leur concert démarre sur les chapeaux de roue avec trois très vieux titres, un I Travel superbe, un Celebrate de grande classe et un Love Song aussi beau qu'au début des 80s.
Le son est parfait, les musiciens qui accompagnent le groupe représentent le top du top au niveau musical et Jim Kerr apparaît en grande forme. This Earth That You Walk Upon, tiré du nouvel album, est tout aussi bon. Cela démarre tellement bien que l'on est un peu déçu que cela s'arrête si vite pour un petit intermède sous la forme d'une interview. Jim Kerr a raison de dire durant celle-ci que Simple Minds veut continuer à être créatif et ne pas se reposer sur son back-catalogue, en atteste leur dernier album qui s'avère inventif et ne reproduit pas une formule bien rodée.
Le combo en joue d'abord la face-A dans son intégralité. Les morceaux, notamment In Dreams et The Signal And The Noise, n'ont pas à rougir en comparaison avec les grands classiques du passé.
Nouvel intermède interview qui casse encore une fois le rythme du concert, mais heureusement cette pause musicale est de courte durée. On passe ensuite à la version live de la seconde face du nouvel album dont les morceaux sont aussi réuissis que ceux de la première. Barrowland Star est même une vraie pépite, un morceau vraiment somptueux dont la version du soir s'avère mémorable.
On s'ennuie parfois lorsqu'un groupe dont on aime les classiques nous abreuve des titres de ses derniers albums souvent bien en deçà des productions antérieures mais ce n'est pas le cas ce soir là. Incontestablement, les nouveaux morceaux font mieux que tenir la route.
Les Écossais puisent ensuite dans leur back-catalogue. Waterfront déçoit car il sonne bien trop stade mais est-ce si étonnant de la part d'un groupe qui, avec U2, a inventé le rock héroïque ? Bonheur par contre d'entendre Someone Somewhere in Summertime qui n'a pas pris une ride depuis sa sortie en 1982. Avec ce morceau, on se rend compte à quel point Simple Minds étaient à un moment donné les dignes héritiers de Roxy Music, une touche new wave en plus. Je dois avouer n'être pas totalement objectif avec cette période du groupe tant New Gold Dream reste pour moi leur album ultime, leur éden.
The American, morceau que j'adore, est un poil décevant sans que je ne sache vraiment comment l'expliquer. Peut-être y manque-t-il le souffle épique qui caractérise d'ordinaire cette chanson ? Le concert s'achève par la merveille des merveilles, New Gold Dream, l'un des plus morceaux new wave jamais écrit. La version qu'ils en donnent ce soir est d'une beauté absolue.
Un premier rappel suit, avec Sanctify Yourself qui, comme Waterfront, sonne trop stade pour mes oreilles, puis un Alive And Kicking de très grande facture.
Sous les vivas de la foule, le groupe offre un deuxième rappel. Jim Kerr rigole de notre spécificité française, car si en 1989 Belfast Street, extrait de Street Fighting Years, cartonna de par le monde, en France, ce fut Mandela Day. Simple Minds offrent donc au public français ce titre non joué d'ordinaire durant cette tournée. Le set s'achève avec l'incontournable Don't You (Forget About Me), bande son de nos années adolescentes.
On aura senti tout au long de la soirée le plaisir que le groupe dégage à être sur scène. Le fait que Jim Kerr danse avec le public sur le morceau d'outro, une fois le show terminé, en est la plus parfaite illustration. Un très bon concert pour un groupe qui, quarante ans après sa création, a encore beaucoup à dire.