Superorganism

Voilà une première date parisienne s'annonçant haute en couleurs au Café de la Danse pour le phénomène Superorganism, à l'occasion de la sortie de leur tout premier album le 2 mars prochain.

La musique de Pi Ja Ma retentit déjà quand j'arrive sur les lieux. Accompagnée de son guitariste, la chanteuse fournit une performance sympathique oscillant entre mini-sketchs plutôt comiques et mélodies aériennes rythmées par sa voix aussi mélancolique que pop. Un vrai bonbon made in France !

C'est une petite trentaine de minutes plus tard que Superorganism font une entrée théâtrale aux airs quasi-sectaires tandis que chacun des membres du collectif apparaît, un k-way de couleur différente sur le dos, capuche retroussée sur la tête. On croirait d'emblée avoir été transporté vers une autre dimension, et le meilleur reste à suivre...


Le set commence en beauté avec It's All Good. S'il y a bien une chose à retenir en plus de la performance musicale (qui soit dit en passant est impeccablement menée, aussi bien au niveau de la calibration du son que la gestion des abondantes sonorités éparses qui font toute l'organicité fourmillante de leur musique), c'est bien le travail scénographique. Les trois choristes nous en mettent plein les yeux avec des danses ultra-synchronisées et délirantes qui ne nous donnent qu'une envie : reproduire leurs pas tel un Just Dance à taille humaine. Les animations psychédéliques à base de planètes et de baleines qu'arbore l'écran de fond de scène ne donnent que plus de dynamisme à cette ambiance galactique !

Le show continue avec l'emblématique Nobody Cares, que le public chante en chœur. Si le morceau originel est rythmiquement très sacadé, il est ici performé à la perfection, même les breaks sont respectés à la lettre. Un trop-plein de sonorités dont le contrôle fait tourner la tête... Ce n'est que pure magie.
Viennent à la suite des morceaux inédits issus de leur album à venir, qui bien qu'on ne les connaisse pas encore, n'impactent en rien l'ambiance générale enflammée. Si les titres Night Time ou Reflections On The Screen s'avèrent bien moins délirants, ils sont tout aussi interstellaires que leurs précédents travaux. Jouant davantage la carte de l'ambiance, ils construisent un environnement nocturne presque réconfortant, et surtout très transportant. Le public admire en silence, des étoiles plein les yeux, c'était très bien joué !

Parmi d'autres inédits, si un titre m'a marqué l'esprit, c'est bien Sprorgnsm dont la salle a été invitée à reprendre en chœur le refrain (ce qui n'est pas très difficile puisqu'il ne se résume qu'à la répétition du nom du groupe). Je pense que c'est là le morceau le plus tourbillonnant jamais entendu. On aurait presque l'impression de gravir des montagnes russes. Les choristes ondulent les bras et les lumières clignotent en furie, il ne faut vraiment pas souffrir d'épilepsie !

Après que Everybody Wants To Be Famous, dont le vidéo clip sorti le mois dernier a fait un carton, ait crée nombre d'émois, le groupe s'éclipse. Ils ne tardent pas à revenir après les appels énergiques du public. "It was a joke, of course we're gonna play Something For Your Mind !" blague Orono, la chanteuse. La chanson tant attendue est enfin entonnée. Alors qu'elle donne de la voix, cette dernière interagit avec le public avec plein de malice, lançant « You, I love your shirt ! », « You with your Iphone X, you are super famous ! » avant de s'avancer vers l'avant de la scène pour taper dans quelques mains ou demander à prendre des selfies avec des personnes du premier rang (un comble !).

Superorganism auront ce soir brillé de leur sympathie et de leur joie de vivre. Ils nous auront proposé un show au paroxysme d'un désordre paradoxalement rigoureux. Je me plais à les comparer à un jus multi-fruits !