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Superorganism

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 15 juillet 2022

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Après avoir créé la sensation avec leur premier album en 2018, Superorganism reviennent avec un World Wide Pop encore supérieur à son prédécesseur. Un disque fun, dansant et festif sur lequel on trouve des invités talentueux aussi différents que Stephen Malkmus, la française Pi Ja Ma ou la star japonaise Gen Hoshino. Entretien.

Votre premier album date de 2018. Est-ce le COVID-19 qui a fait qu'il a fallu aussi longtemps pour lui trouver un successeur ?

Pas seulement, mais le COVID-19 a eu un impact bien sûr. S'il n'y avait pas eu ce virus, notre nouvel album serait sorti plus tôt, c'est évident. Quand nous avons discuté avec les personnes de notre label, ils nous ont dit de prendre notre temps. Nous avons donc travaillé plus longtemps que d'ordinaire sur les morceaux. Il n'y avait pas de rush du fait de la pandémie. Cela a été une bonne chose pour nous. Nous aurions pu sortir un album à l'été 2020 mais il aurait été moins bon que celui que nous sortons aujourd'hui.

Vous avez composé durant les confinements ?

Des titres ont été composés même avant cela. Il y a des morceaux qui sont arrivés peu après la sortie du premier album.

Vous n'aviez pas peur de la situation ? Vous n'aviez sorti qu'un album, étiez un groupe en développement. C'est plus compliqué que pour un groupe qui a une longue carrière derrière lui...

Nous n'y avions pas pensé. Nous avons continué de faire de la musique. Cela ne nous a pas trop affectés, en fait. Nous nous sommes concentrés sur les morceaux et nous nous sommes dit si nous les aimions, d'autres gens les aimeraient aussi. Quand nous avons commencé ce groupe, nous n'écrivions que dans la perspective d'aimer nos morceaux. Nous ne pensions pas alors à tourner partout à travers le monde.

Ce nouvel album est à la fois dans la continuité du premier mais aussi différent...

Nous n'avons pas vraiment pensé consciemment à la façon dont nous allions faire les choses. Nous étions heureux du résultat du premier album mais en le réécoutant il y a des éléments que nous trouvons un peu trop lo-fi. Nous avons voulu aller plus loin avec ce disque.

Il y a de nombreux invités sur cet album, de Stephen Malkmus à la française Pi Ja Ma en passant par Gen Hoshino. Comment les avez-vous rencontrés ?

Ce sont des gens que nous apprécions. Nous les avons rencontrés au cours de tournées ou lors d'événements. Ils sont tous dans des styles musicaux différents mais sur lesquels nous accrochons. Nous avons essayé des choses avec eux. Parfois cela marchait, d'autres fois non. Stephen et nous sommes sur le même label. En y réfléchissant c'est peut-être même Domino Records France qui nous ont suggéré de collaborer avec lui.

Stephen Malkmus joue pourtant une musique très différente de la vôtre...

Pavement et ses albums solo ont été une grosse influence pour nous. Bien sûr, musicalement, c'est différent mais nous aimons la structure de ses morceaux. C'est quelqu'un d'aventureux musicalement. C'est pour cela qu'il est une légende.

Et Gen Hoshino ?

Nous avons des amis communs. C'est une énorme star au Japon. Il est super cool. Il est acteur mais continue de jouer de la musique. C'est marrant de l'avoir sur un morceau avec Stephen et Pi Ja Ma. Ils sont tous trois complémentaires.

Vous avez choisi Teenager, avec en featuring Chai et Pi Ja Ma, comme le premier single tiré de l'album. Pour quelle raison ?

C'est un titre bien catchy. Il avait une sorte d'évidence pour être le premier single. Nous avons fait une vidéo délirante pour le morceau. On y retrouve bien l'univers de Superorganism.

Un univers qui mêle jeux vidéos, électronique, références manga...

Nous aimons créer des choses en dehors de la musique comme notre merchandising par exemple. C'est bien d'être créatif pour ça ou les vidéo clips. Nous avons besoin d'être créatifs à plusieurs niveaux. Regarde les Beatles : ils faisaient de la super musique mais également des films très marrants.

Il y de nombreux singles potentiels sur le disque. Je perçois Don't Let The Colony Collapse et sa disco comme un potentiel futur hit...

Nous ne l'avons pas pensé de cette façon mais nous sommes contents que tu ressentes ce titre ainsi. Les paroles de ce morceau sont un peu tristes. Stuart Price qui l'a produit a rendu le titre encore plus catchy qu'il ne l'était à la base.

crushed.zip est un morceau très différent de ce que l'on pouvait trouver sur votre premier album...

Peut-être parce que, pour la première fois, nous avons écrits des morceaux à l'acoustique pour ce disque.

Stuart Price a produit tout l'album ?

Il nous a aidés. Il est si talentueux... Il peut te transformer un titre intéressant en tuerie dancefloor.

Vous allez donner des shows dans des disquaires en juillet en Angleterre ?

Oui. Nous jouerons en acoustique et en semi-acoustique. Puis nous partirons en tournée à la rentrée. En octobre nous jouerons aux Etats-Unis. Nous sommes très heureux de pouvoir enfin donner à nouveau des concerts.