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Superorganism

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 26 février 2018

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Il est rare qu'un groupe devienne hype après seulement un an à peine d'existence. C'est pourtant le cas des londoniens de Superorganism qui font depuis déjà un an le buzz sur la planète indie. Rencontre à Paris à la veille de la sortie de leur premier album.

Que signifie Superorganism ?

Nous créons quelque chose qui nous dépasse en tant qu'individus. Chacun de nous apporte quelque chose. Nous sommes plus forts en tant que groupe que simples personnes.

Vous êtes huit dans le groupe. N'est-ce pas difficile pour le processus de décision ?

Absolument pas. On évite facilement les conflits stupides qui existent dans plein de groupes, du style : « tu devrais mettre plus de guitares là, plus de claviers ici ». Le processus de décision de Superorganism est collégial et ultra simple à gérer.

Vous vous considérez comme un collectif ?

Le mot peut paraître prétentieux mais oui. Nous habitons tous ensemble, dans un appartement de l'East London. Nous ne sommes pas simplement un groupe de musique. Nous faisons tout ensemble : les vidéos, la création, etc... Dans notre appartement, tu trouves toujours quelqu'un en train de bosser, même lorsque les autres dorment. C'est une ruche créative permanente.

Vous avez eu de bons retours dès vos premiers singles. Cela vous a-t-il aidés dans le processus de création de l'album ?

Cela nous a donné confiance. Nous avons été rapides à enregistrer cet album. Cela ne nous a pris que quelques mois. Tout est allé assez vite.

Vous avez été surpris par le succès foudroyant qui vous est tombé dessus dès vos débuts ?

Complètement, surtout qu'on avait juste sorti la musique qui nous plaisait, que nous avions envie de faire sans penser aux critiques. On ne savait pas du tout quelle serait la réactions de l'industrie musicale.

Le nouveau single Everybody Wants To Be Famous est-il une critique du star-system ?

C'est juste une observation. Il n'y a aucun jugement de valeur. Après, c'est agréable d'être célèbre, cela signifie que les gens s'intéressent à toi, à ce que tu fais...

Comment qualifieriez-vous votre musique ?

Comme de la pop excentrique.

Votre disque m'a fait penser au Velvet Underground, dans une version plus pop...

Cool. C'est sympa que tu penses cela. Nous sommes tous fans de Lou Reed. On écoute de tout, des trucs totalement mainstream comme Britney Spears et des choses comme Magnetic Fields ou Pavement. On mélange tout ça à notre sauce.

Vos chansons durent en moyenne trois minutes. Vous aimez ce format pop classique ?

Ce n'est pas conscient. Mais il est vrai que ce que nous aimons chez Led Zepellin, ce sont leurs morceaux de trois minutes, pas ceux de sept...

Il y a un côté collage dans vos chansons avec des petits bruits extérieurs, comme des chants d'oiseaux, des bruits de feuilles à l'intérieur des morceaux. Vous pensez vos morceaux comme des collages ?

Tout à fait. On aime bien mettre différents éléments à l'intérieur de nos chansons, des bruits d'oiseaux, des éléments qui viennent de la nature. On construit nos morceaux à la façon d'un peintre avec ses tableaux. La manière dont nous le faisons est simple. On pourrait dire que c'est de l'art mais nous le faisons d'une façon absolument pas prétentieuse, avec la plus grande honnêteté possible.

Comment avez-vous signé chez Domino Records ?

Il y a un an, après la sortie de nos premiers travaux, nous avons reçu de très nombreux mails de labels. Nous avons choisi Domino Records parce que nous sommes fans de nombreux artistes qu'ils ont sur leur label. Nous avons grandi en écoutant nombre de leurs groupes comme Franz Ferdinand ou Magnetic Fields. Ils ont des artistes qui font la même chose que nous, de la pop excentrique. Nous nous sommes dit que ce serait la maison où nous nous sentirions bien, avec un label qui a des artistes aussi bien pop que folk ou électroniques. En plus, ils nous ont laissé absolument tout le contrôle sur notre disque, ce qui est vraiment appréciable.

Vous avez réussi très rapidement à trouver votre propre son. Comment y êtes-vous parvenus ?

Parce que même si le groupe n'a qu'un an d'existence, nous travaillons ensemble depuis longtemps...

Le fait que vous veniez de nombreux pays (Angleterre, Nouvelle-Zélande, Japon...) influence-t-il la musique que vous produisez ?

Absolument. Nous écoutons de la musique venant de tous les coins du monde et forcément cela influe sur ce que nous faisons. Nous avons une connexion sans doute plus forte avec la nature que nombre de groupes, du fait qu'il y a chez Superorganism des gens qui viennent du Japon ou de Nouvelle-Zélande, des pays où la nature occupe une place particulièrement importante.