Vendredi soir dernier, Liam Gallagher faisait son grand retour sur la scène de l'Olympia à Paris, sold out pour l'occasion, pour présenter son premier effort solo
As You Were, consacré comme son meilleur album depuis Oasis. Exit donc Beady Eye dont aucun titre ne figurera sur la setlist du soir.
Si certains fans de la première heure sont déjà arrivés Boulevard des Capucines dans la matinée, la salle n'est qu'à moitié remplie lorsque
The Sherlocks montent sur scène à 20h tapantes. En provenance de Sheffield comme leurs mentors Arctic Monkeys, les quatre garçons avec un album
Live For The Moment à leur actif chauffent la salle comme il se doit. Trente minutes d'un britrock classique, influencé à tous égards par la bande d'Alex Turner. Efficaces, disciplinés et visiblement habitués à tourner, The Sherlocks semblent avoir de beaux jours devant eux.

Avec une pause d'une demi-heure, le temps pour les dizaines d'anglais débarqués pour le concert de refaire le plein de bières, pour beaucoup de se prendre en photo devant la bannière « rock n' roll » étendue sur le clavier et pour les retardataires de prendre place que débute le classique
Fucking In The Bushes. Jets de bière, des « Liam » criés à gorge déployée. A vingt et une heure déboule sur scène le King Parka Monkey, dans une parka bleue piscine, barbe fournie. Sans hésitation, le groupe, qui est devenue une vraie machine scénique en peu de temps, démarre avec
Rock n' Roll Star et
Morning Glory, des grands classiques de l'ère nineties. Le public, venu en pèlerinage, semble satisfait et cela permet à Liam Gallagher de se mettre lui aussi dans l'ambiance avant d'enchaîner sur les titres de son nouvel album :
Greedy Soul,
Wall Of Glass,
Bold et les ballades
Paper Crown et
For What It's Worth, passées directement au rayon classique.
Le public connaît par cœur les nouveaux titres, et ça fait plaisir à voir. La réverb est montée à fond sur certains titres, écrasant les moments vocalement plus compliqués pour Liam et le public ravi de retrouver Gallagher junior n'en a de toute façon cure : on n'est pas venu écouter une prestation parfaite mais bien retrouver l'esprit rock'n'roll représenté par le cadet de la fratrie Gallagher. Les Anglais en fosse chantent à tue-tête, le balcon semble lui aussi pris d'une frénésie au point où on se demande si certain(es) ne vont pas basculer dans la fosse à force de se pencher.

Le groupe enchaîne avec des classiques d'Oasis dont
Some Might Say et
Slide Away. Les chœurs habituellement chantés par Noel sont laissés vides par le groupe et sont repris par la foule. Liam arpente la scène, alternant maracas et tambourin qu'il finira par donner à un gamin sur les épaules de son père en disant « this is the new generation, this is the future ». Plutôt loquace, Liam parle à la foule, fait ses regards fixes en direction de certains.
Come Back To Me,
Universal Gleam et un
Wonderwall magique finissent le set à vingt-deux heures pile. Le groupe reviendra pour un quart d'heure supplémentaire avec
Supersonic,
Cigarettes And Alcohol et un
Live Forever écourté mais magistral.
Au final, pas de doute, Liam était à la fois le cœur et l'âme d'Oasis et c'est pour ça que le public continue de le suivre. Malgré une prestation un peu courte qui a pu laisser sur la faim pas mal de fans, nous avons été ravis de retrouver un Liam en grande forme, fidèle à lui-même, à la musique qu'il aime. A lui maintenant de ne pas devenir son propre tribute band, à l'instar des Rolling Stones ou de Paul McCartney, et d'imposer davantage de titres de
As You Were sur les futures setlists, son album surpassant largement les dernières productions d'Oasis. Quoiqu'il en soit, après un album réussi et un tel concert, la barre est placée bien haute pour son frangin, qui foulera les planches de l'Olympia le moins prochain. La « Sibling Rivalry » a encore de beaux jours devant elle.