logo SOV

James Bay

Paris, Elysée Montmartre - 8 juin 2018

Live-report par Déborah Galopin

Bookmark and Share
Quatre ans après son premier album Choas And The Calm, James Bay revient sur le devant de la scène pour un tout nouveau projet Electric Light sorti le 18 mai dernier. C'est à l'Elysée Montmartre que l'artiste s'est produit ce vendredi 8 juin pour faire découvrir au public parisien son nouvel album. On peut dire qu'entre temps, le jeune Anglais a su gagner le cœur de ses fans français, son dernier passage ayant eu lieu au Trabendo en 2015.

Cet enthousiasme se ressent aussitôt que nous pénétrons dans la salle : la première partie n'a pas commencé que celle-ci est déjà pleine à craquer. Lily Moore présente son univers soul devant un public accueillant. Une prestation qu'on prend plaisir à écouter. Lily Moore avec son joli grain de voix instaure une ambiance calme, de quoi apaiser l'impatience des fans.

SOV
La chaleur étouffante, par les corps qui se pressent pour être au plus près de la scène, rend l'attente difficilement supportable. Ceux qui le peuvent s'assoient, les autres se servent de leur billet comme éventail dans l'espoir de créer un semblant d'air. Les trente minutes s'éternisent, aussi quand les lumières s'éteignent à 21h pétantes, le soulagement et la joie de voir (enfin) James Bay se présenter explosent parmi la fosse.

Un écran projette un vidéo clip en guise d'introduction à son univers, mettant en scène une rupture amoureuse. C'est un James Bay lumineux qui apparaît dans une veste rouge brillante. Entouré de son groupe de musiciens et de deux choristes, le concert s'ouvre sur le premier titre de son nouvel album Wasted On Each other, l'un des plus rock et probablement le plus efficace. C'est une entrée réussie, mais que dire du reste ?
James Bay a bel et bien subi une métamorphose entre son premier et son second album. Exit le chapeau et les les cheveux longs, exit également le folk mélancolique. De toute évidence, celui-ci a acquis en assurance, peut-être un poil trop, nous donnant l'impression qu'il est passé du discret songwriter à une icône pop. Bien ou pas, c'est selon les goûts, pour ma part, j'ai le sentiment qu'il perd son authenticité. C'est ainsi que la première moitié de ce set se déroule dans une sorte de surenchère tant dans la formation que dans sa façon de jouer. Il apporte un grain soul avec ses choristes, une énergie rock sur laquelle il semble s'éclater (et c'est tant mieux), mais aussi une influence très pop comme sur Pink Lemonade où il nous avait habitué à mieux.

Le concert est dynamique, mais il me faudra attendre Scars pour accrocher à celui-ci lors de la seconde moitié du set. C'est là que j'ai l'impression de retrouver l'artiste, celui qui m'avait mis les poils avec Hold Back The River. Sur Scars, titre issu de son premier album, il ôte son masque de rock star et se dévoile enfin. Il commence le titre seul en guitare voix, avant d'être rejoint progressivement par les autres instruments afin de monter crescendo. James Bay termine dans un cri avec « No I can't go without you anymore » avant que tout retombe dans un silence. Là, on y croit !

SOV
Débarrassé de sa veste clinquante, le courant passe et tout naturellement la beauté des titres suivants nous apparaît : Us, Slide et Let It Go. L'Elysée Montmartre tout entier reprend en choeur « So come on, let it go, just let it be, why don't you be you, and I'll be me », tandis que le chanteur l'œil brillant et fier, scrute la fosse communier dans une seule et même voix.
James Bay termine son set avec le titre le plus attendu et qui a fait son succès, Hold Back The River. Il fait d'abord monter la tension avec un morceau instrumental inédit durant lequel les deux mots « lonely water » sont chantés à l'unisson et en boucle par l'ensemble des musiciens. La magie opère.

Un concert qui témoigne des deux facettes de l'artiste, interprétant presque autant de morceaux de son premier que de son second album. Il nous laisse une impression agréable grâce à un joli final et une bonne présence scénique, mais je demeure tout de même interrogative sur la direction que prendra James Bay à l'avenir. Pop ou folk ?