Annoncée depuis de nombreux mois, la tournée
Silent Alarm a enfin débuté le 13 octobre dernier à Leeds. Bloc Party se trouvaient au Zénith de Paris ce 16 octobre, troisième date de cette tournée consacrée à un album tout bonnement mythique, un cadeau sans pareil pour les fans de la formation londonienne.
Un petit coup d’œil dans la salle afin de s'apercevoir, comme l'on s'en doutait, que celle-ci est essentiellement remplie de trentenaires ayant grandi en découvrant toute la fameuse « new rock revolution », des Strokes aux Arctic Monkeys, en passant par les Libertines et nos chouchous de ce soir, Bloc Party.
Seul bémol alors que s'apprête à débuter le show : le Zénith n'est qu'aux deux tiers rempli, laissant de nombreux sièges vacants dans les gradins. Peut-être une salle plus resserrée aurait été davantage appropriée, ne serait-ce que pour l'acoustique qui ne fait ici pas nécessairement honneur aux titres les plus posés et subtils de Bloc Party.

Dès les premières notes de piano de
Every Time Is The Last Time, balade instrumentale cachée en toute fin de
Silent Alarm, le public est toutefois déjà bien excité, clairement ravi d'assister à une soirée qui ne peut s'avérer que mémorable.
Kele Okereke et sa bande débutent sur le morceau de conclusion de leur
debut album,
Compliments, dans une ambiance intimiste – alors que l'on se trouve dans une salle remplie de plus de 5000 spectateurs ! – aux éclairages blancs venant illuminer les effets de fumée qui nous font discerner de-ci de-là les musiciens.
Le groupe enchaîne ensuite avec
Plans, rendant compte d'une setlist plutôt bien pensée :
Silent Alarm sera joué à l'envers, laissant donc les singles cultes en seconde partie de concert. Mais ce qui fait tout l'intérêt de ce disque c'est qu'il ne propose que des morceaux cultes, à l'image de
Luno qui donc bien évidemment s'ensuit.
Premier miracle de rock abrasif de cette soirée, la chanson commence à faire danser l'audience dès que retentissent ses accords de basse et ses coups de batterie déchaînés.
So Here We Are et
Price Of Gas s'enchaînent ensuite sans interruption, la première déballant un final sauvage et la seconde créant l'euphorie sur son refrain épique.
L'inarrêtable
The Pioneers est une des pépites rock de Bloc Party à voir en live, intense de bout en bout, portée par le chant captivant de Kele Okereke.
This Modern Love s'attire quant à elle les clameurs de la foule qui se met à applaudir dès que débute la somptueuse balade de la formation anglaise, au refrain repris en chœurs dans la salle et qui se conclut sur des projections de confettis dans la fosse.
She's Hearing Voices et
Blue Light, chacune dans leur style, laissent respectivement parler les guitares puis l'audience sur les magnifiques
« if that's the way it is / then that's the way it is ».
Banquet est, forcément, le titre qui fait exploser le Zénith. Joué à la note près par rapport à la version studio, il fait sauter d'un seul homme la fosse et se lever les gradins pour trois minutes de rock halluciné, notamment sur son dernier tiers où éclairages et instruments mettent le feu comme jamais.
Positive Tension, encore une fois, laisse la part-belle aux nouveaux membres du groupe, le bassiste et, surtout, la batteuse qui donne d'elle-même durant cinquante minutes non-stop.
Helicopter, autre single invincible de Bloc Party, vient à son tour prendre d'assaut le Zénith, tandis que le concert se conclut sur le morceau d'ouverture de
Silent Alarm,
Like Eating Glass, tendu et nerveux, laissant un public en transe qui en demande encore plus !
Mais, alors que le groupe quitte la scène, on peut légitimement se poser la question : que proposer en rappel quand on vient de jouer ses compositions les plus emblématiques ? Le groupe va rapidement y répondre en revenant sur scène et tout simplement proposer les deux
bonus tracks de
Silent Alarm,
Little Thoughts et
Two More Years et son refrain entêtant. Le groupe joue ensuite
Skeleton, tiré du
Little Thoughts EP, une belle surprise pour les fans les plus fidèles, avant de terminer sur l'envoûtant
The Prayer, issu de leur second opus
A Weekend In The City.
Parce qu'ils ne pensent pas avoir été assez généreux envers leur public, les musiciens reviennent pour un second rappel avec un de leurs derniers singles,
The Love Within, à l'instrumentation alien électro pop, différent de tout ce que le groupe a pu proposer jusque là et qui fonctionne à merveille en live. S'ensuivent un
Octopus plus pop puis enfin
Flux, composition culte de l'époque de
A Weekend In The City qui conclut de bien belle manière une soirée inoubliable.
Peu de surprises donc pour cette soirée tant attendue, pas de réinterprétation de chansons ni d'interactions fortes avec l'audience, mais un véritable bonheur de voir un album mythique des années 2000 interprété sur scène devant nos yeux. Alors que l'on sort du Zénith, le sourire aux lèvres, une pensée vient nous hanter pour ne plus nous lâcher : et maintenant, à quand une tournée
Whatever People Say I Am, That's What I'm Not ?