Tunng

Direction le Café de la Danse à Paris ce soir pour y admirer un groupe qui nous a fait vivre de belles expériences sonores à travers d'albums novateurs depuis quinze ans maintenant, Tunng.

Tunng c'est l'histoire d'un groupe fondé par Mike Lindsay et Sam Genders à Londres en 2003, groupe ainsi devenu père fondateur d'un genre nouveau, le « folktronica ». Ce soir la formation nous présente son dernier né, Songs You Make At Night, qui a vu le jour en août dernier. Les membres fondateurs de Tunng sont à nouveau tous réunis sur scène (cela fait quand même six musiciens et marque le grand retour de Sam Genders). Tout au long du set, le groupe s'appuie de manière transparente sur les forces de ses précédents albums : ambiances de rêve, paysages bucoliques saccadés par des courants sombres et conjurations d'instrumentations acoustique et électronique. Le public est lui au rendez-vous. La salle n'est pas pleine mais à en entendre les acclamations qui descendent des gradins, nul doute que le succès de cette soirée n'est pas à remettre en cause.


Le groupe ouvre son set avec deux morceaux issus de son dernier album, Dream In et ABOP. Dès le début, Mike Lindsay parait euphorique et transmet son enthousiasme au public. Le début de la prestation est relativement calme, comme si le groupe avait besoin de se sentir à l'aise et d'apprivoiser à nouveau son public, quatre ans après son dernier passage à Paris. Il faudra attendre la moitié du set pour voir le groupe réellement se lâcher et communier avec son public, mais aussi marquer un virage plus électronique qui permet au public de danser davantage.

La deuxième partie du set est en effet beaucoup plus dynamique et permet de monter crescendo dans l'énergie du concert. Alors que les autres membres du groupe quittent discrètement la scène un bref instant, Mike enfile un surprenant masque de girafe avant d'entamer un mini-set 100% électro qui ravit le public. Le paroxysme est atteint lors du solo de guitare électrique (utilisée une seule et unique fois pendant le concert) de Mike sur By Dusk They Were In The City. Le public est conquis, la salle en redemande. Et cela ne va pas s'arrêter puisque les premières notes et vocalises de Becky Jacobs sur Dark Heart viennent chatouiller nos oreilles. Le choix de ce titre, qui clôture le set avant le rappel, à ce moment-là du concert, est parfait. Il permet au groupe de montrer l'étendue de sa maîtrise artistique et technique et au public d'acclamer les musiciens.


Tunng délaissent ensuite le public quelques instants avant de refaire leur apparition sous une horde d'applaudissements. Visiblement plus détendu et à l'aise, Sam, plutôt peu bavard, adresse l'air amusé un « Psst I've to focus now ! » tandis que le public ne faiblit pas en applaudissements et encouragements. Le rappel peut donc commencer. Il sera plus calme et l'on retombe dans l'ambiance planante et acoustique du début de concert. La fin de cette soirée est rythmée par Battlefront, suivi d'un magnifique Jenny Again. Enfin, Bullets fait battre les mains et les cœurs à l'unisson. Le public participe volontiers et apprécie chaque seconde de ce dernier morceau.

En guise de récompense, Tunng reçoivent une longue et bruyante standing ovation de la part d'une audience ravie qui salue les six musiciens, à la fois surpris et heureux d'une telle vague d'énergie venue de leur auditoire. Ah Tunng, c'est si bon de les retrouver !